Comment faire pousser sa propre Artemisia Annua ?
L’armoise annuelle est une plante qui a fait beaucoup parler d’elle ces derniers mois. Vous avez peut-être déjà entendu parler de cette plante magique durant la crise du COVID-19. J’en parlais déjà dès le deuxième article du blog ! Personnellement, c’est aussi au moment de la crise du covid-19 que j’ai appris son existence. Hé oui, je ne suis pas un expert, hein… La vie est une expérience et une découverte permanente 🙂 J’aimerai vous en parler en détail aujourd’hui, car je l’ai faite pousser avec succès à la maison… et je vous livre mes meilleurs conseils !
Dernière mise à jour : 02/05/2021
Cet article remonte initialement à l’été 2020, suite à un premier essai très prometteur. Je le mets à jour régulièrement, n’hésitez pas à le mettre en marque-page et à repasser par ici 🙂 Vous pouvez découvrir la suite de mon expérience en 2021, en fin d’article, mais lisez tout le reste d’abord !
Je vous propose tout au long de cet article fourni, une méthode pour réussir à coup sûr votre semi d’armoise annuelle (artemisia annua) avec simplement une mini-serre, un peu de terreau basique et un sachet de graines. Tout cela en seulement 7 jours !! Si vous êtes sérieux, vous pourrez produire par vous-même plusieurs dizaines de pieds d’artémisia annua, sans trop d’efforts, juste en suivant mes recommandations issues de mes expériences 🙂
D’où est originaire l’artemisia annua ?
L’artemisia Annua est originaire de Chine. C’est une plante de la famille des armoises (+ de 200 espèces), elle-même sous-partie des Astéracées. Vaste famille…
Contrairement à ses cousines plus connues comme l’absinthe ou encore l’armoise commune, l’artemisia annua est comme son nom l’indique, annuelle, donc accomplit son cycle de vie en une année, puis meurt. En toute logique, c’est l’hiver qui finira par la tuer avec le gel.
On la cultive aujourd’hui de plus en plus, partout dans le monde, pour ses propriétés médicinales.
L’intérêt médicinal de l’artemisia annua
La plante est présente dans la pharmacopée chinoise depuis plus de 2000 ans ! Rien que ça 😉 Si je vous dis qu’elle permet de lutter efficacement contre :
- le paludisme (malaria)
- certains cancers comme celui du sein ou les leucémies
- Bilharziose (maladie provoquée par un ver tropical)
- de nombreuses maladies infectieuses
- le covid-19
- etc.
Vous trouverez sur le site biologiquement.com une liste plus exhaustive de ses bienfaits ainsi que les molécules actives qui la rendent si puissante.
La plante est connue pour un effet détoxifiant, anti-inflammatoire, ainsi que stimulateur du système immunitaire. Elle est également réputée antifongique, antibactérienne et antiparasitaire. On l’utilise depuis longtemps sur un large spectre de maladies… en tout cas en Asie. L’Occident et sa médecine symptomatique semble encore traîner des pieds à reconnaitre son utilité. Mais après tout, qu’importe ! Chacun est libre de se soigner comme il l’entend. L’important, c’est de savoir ce que l’on fait.
Regardez ce documentaires sur le traitement du paludisme avec l’artemisia, vous comprendrez qu’elle se montre plus efficace encore que des molécules synthétiques vendues par l’industrie pharmaceutique, et cela sans effets secondaires :
L’artemisia annua contre le covid-19 ?
Pourquoi donc m’a pris subitement cette idée de cultiver l’artemisia annua ? Je dois bien l’avouer : pour ses effets potentiels contre le couillonavirus covid-19. Un homme prévoyant en vaut deux. Pour le moment, pas de preuve irréfutable de son utilité sur les malades ou juste de gros soupçons. Vous pouvez l’utiliser en préventif en attendant…
- l’artemisia annua s’est révélée efficace sur le SARS-CoV-1, proche génétiquement du covid-19
- l’artemisinine isolée montre une action antivirale
- la synergie des molécules d’une plante est toujours plus efficace qu’une molécule isolée, aussi efficace et aussi intéressante soit-elle…
- vous faites encore confiance à Big pharma pour gérer une situation de crise ? ou à une plante utilisée en médecine chinoise depuis… plusieurs millénaires ?
- vous comptez vraiment vous faire inoculer un vaccin d’apprentis-sorciers ? ne restez pas sur ce blog alors…
Au delà de cette pseudo crise sanitaire, pour beaucoup grossie par ceux qui gouvernent, je trouve qu’il est très important pour tout homme ou femme libre d’apprendre à connaître les plantes qui soignent, et bien sûr à les cultiver, même si elles n’ont pas forcément une réponse à tout les problèmes. L’artemisia fait partie des plantes médicinales plus intéressantes au vu du contexte actuel. Et puis un jour, au rythme où vont les choses, peut-être que hélas le paludisme arrivera chez nous… autant apprendre à cultiver cette merveilleuse plante d’ici-là 😉
Quelques sites pour en savoir plus :
- sur alternativi.fr : artemisia annua, quels sont les bienfaits de cette plante médicinale ?
- article sur altheaprovence.com
- l’artemisia annua testée contre le covid-19 sur plantes-et-sante.fr
Une thèse en 2008 sur l’artémisinine
J’ai trouvé en fouillant sur le net une thèse de médecine datant de 2008, intitulée L’artemisinine et ses dérivés : apports de la médecine traditionnelle chinoise dans la lutte contre le paludisme chimioresistant et perspectives contemporaines, par Alexandre SANNER.
Vous pouvez retrouver ce même document sur le blog, au cas où la source disparaitrait mystérieusement… Je ne l’ai pas lue dans le détail, je vous donne le lien si ça vous intéresse. On y apprend pas mal de choses sur la plante. C’est toujours bon à prendre !
Légalité
La plante est « interdite » à la vente en plant à repiquer. Mon Dieu !
Déjà, c’est louche car il ne s’agit pas d’une plante psychotrope. Elle n’est pas toxique, ne vous défonce pas, ne vous rends pas malade, etc. Bien au contraire, elle fait beaucoup de bien. On se demande alors pourquoi elle est interdite… comme par hasard, n’est-ce pas ? Officiellement, elle n’est pas répertoriée dans la listes des plantes de la pharmacopée en France. C’est la raison officielle.
Bon allez, on va pas s’éterniser en suspense : Big Pharma y voit une menace sérieuse pour ses bénéfices ! On ne touche pas au très juteux business de la malaria… Imaginez que des millions de gens en produisent chez eux… et soient en capacité de se soigner ! Mais c’est horrible ! (pour l’industrie)
Vous êtes libres de la cultiver chez vous !
En revanche, il est parfaitement légal, et très facile de se procurer des graines à faire lever soi-même et de cultiver ainsi ses propres plantes. Vous pouvez en trouver par exemple chez Kokopelli, c’est là que je me les suis procuré. Pour les gens qui adhèrent à l’association – c’est un acte militant et utile – vous ne les paierez que 2,90 € au lieur de 3,40€. N’oubliez pas où sont vos intérêts et le bien commun, les amis 😉
Bon, je ne vais pas vous cacher qu’il est un peu tard, en septembre, en France métropolitaine pour vous lancer dans ce semis… l’automne approche. J’aurai dû écrire cet article au début du printemps, mais voila, c’est comme ça… Vous pourrez prendre de l’avance pour l’année prochaine 😉
En revanche, pour nos amis de La Réunion, d’outre-mer, des îles lointaines et chaudes/douces, vous aurez tout le loisir de vous préparer et de l’installer chez vous !
Ma petite production au jardin & ma méthode
Pour cultiver de l’artemisia directement chez vous, dans votre jardin ou sur le balcon, je vais vous relater comment j’ai procédé. Ma méthode peut varier avec ce que vous trouverez par-ci par-là, car je fonctionne à l’instinct. C’est aussi ça le jardinage : de l’adaptation et de l’improvisation 😉
Il existe évidement d’autres façons de procéder. Je ne prétends pas que ce soit la meilleure façon de faire, et ça dépend aussi certainement beaucoup du climat local. Je précise aussi, chose importante, que j’habite en France sous un climat semi-continental, avec les avantages mais aussi les inconvénients que cela comporte (attention aux gelées nocturnes fréquentes en avril-mai !)
Les conditions météo jouent de manière importante dans la culture de cette plante, comme pour de nombreuses autres. Pour réussir sa culture, autant mettre toutes les chances de votre côté. Il semble par exemple qu’en Afrique, ce ne soit pas aussi simple de la cultiver… bien que cela soit courant. Pour que l’artemisia annua s’épanouisse, il lui faut des conditions particulières :
- de l’eau en quantité suffisante (la plante n’aime pas la sécheresse prolongée)
- beaucoup de soleil
- un espace suffisant si vous la plantez en pot
- une terre pas trop pourrie, même si la plante n’est pas parmi les plus gourmandes
Matériel pour débuter
J’utilise personnellement une mini-serre achetée en jardinerie, de la marque Romberg, trouvable aux alentours de 12€ environ (bac + capot plastique en kit). J’aime beaucoup ce format compact (38 x 24 x 19) car il est n’est ni trop grand ni trop petit pour notre semis d’artemisia, facile à placer sur le rebord de fenêtre, et emboitables si vous comptez en acheter plusieurs. Bein oui, pendant l’hiver il faudra bien ranger tout ce bazar quelque part… De plus cela sera parfait pour faire lever quelques dizaines de plantules à bonne densité de population et pouvoir en extraire un maximum sans les abîmer. La mini-serre me parait un bon compromis, un minimum costaude en comparaison à d’autres, et réutilisable d’une année sur l’autre. Parfait.
Bien sûr, c’est une suggestion, je ne travaille par pour eux hein. Vous pouvez optez pour d’autres mini-serres, d’autres solutions plus grosses aussi, comme une serre professionnelle, ou au contraire une bouteille d’eau, en fonction de vos moyens et de votre éthique. Le plastique n’est pas forcément notre ennemi juré, il faut savoir l’utiliser à bon escient… L’important c’est que vous ayez une solution qui marche bien.
La liste de courses
Bien ça c’était pour la base. Il vous faudra donc :
- un sachet de graines d’artemisia annua (armoise annuelle)
- une serre, mini ou grande
- un peu de terreau (horticole, ou à semis, on s’en fou, juste pas de la merde avec que des morceaux d’écorces et des engrais chimiques)
- une petite bassine d’eau. Vous vous en servirez pour humidifier le terreau et vous laver les mains si vous travaillez au jardin
- une poignée de sable, ou une terre de jardin sableuse facile à émietter
- un petit pot ou un bol de cuisine pour mélanger ce sable avec les minuscules graines d’artémisia (une pratique courante avec les toutes petites graines, pour bien les répartir)
Voila. Ça ne fait pas grand-chose, vous en conviendrez. Comme quoi le jardinage c’est plus simple que cela n’y parait aux débutants 😉 Bon je ne vous cache pas que là, on est franchement sur du hyper facile !
Le semis – comment j’ai procédé
J’ai en ce qui me concerne utilisé comme je le disais une mini-serre portative, achetée 12€ en jardinerie. Pour certains cela fait cher et je le comprends. Vous pouvez très bien réussir avec une bouteille en plastique de 5L (ou plus si vous avez), en la découpant en 2 partie, dans le sens que vous voulez. Prévoir une ouverture pour la ventilation.
Pour semer l’Artemisia Annua, alors… c’est assez facile :
- au mois d’avril, préparer dans une mini-serre, à la mi-ombre ou au contraire directement au soleil si vous êtes en France, un substrat de terreau mélangé à +/- 50/50 avec du sable. Ce mélange terreau/sable n’est pas obligatoire, cela fonctionne très bien aussi si vous utilisez à 100% un terreau léger et suffisamment drainant (j’ai testé en 2021 et je valide)
- humidifier abondamment le terreau, mais sans jamais laisser d’eau stagnante au fond du plateau (risque de moisissures). Pour cela incliner fortement quelque secondes le plateau, si rien ne coule c’est OK, sinon laisser le temps que l’eau excédentaire s’évacue. On est pas à la goutte près
- mélanger dans un bol vos minuscules graines avec du sable bien sec (pour que ça ne colle pas) ou une terre de jardin un peu sableuse. Vu la taille des graines, c’est simplement obligatoire afin de s’assurer d’une répartition homogène des semis. Vous pouvez disposer une dose de sable raisonnable, c’est peut-être mieux selon moi, car cela vous permettra de disperser de manière homogène les futures plantules, et d’en sacrifier moins lors du tri (optimisation maximum !)
- disperser de façon homogène votre mélange sur le substrat de culture. Ne pas recouvrir, ou très peu, car les graines d’armoise annuelle ont besoin de lumière pour germer, sinon rien ne sortira !
- j’ai disposé la serre sur un banc à l’ombre d’un arbre en 2020, avec quand-même un peu de soleil qui tombe dessus, le matin en particulier. Cela a mis plusieurs semaines à lever. En 2021, plein soleil, 6 jours. La comparaison m’a juste choqué. Donc plein soleil. J’en parle en fin d’article.
…mais la germination était un peu longue en 2020 ! Ah oui, merde. Plusieurs semaines dans mon cas pour réussir à sortir quelque chose, quand-même ! Je n’y croyais plus…
Au début, j’ai cru que tout avait foiré lamentablement. Retourne devant ton ordi, amateur ! Bouh ! Et bien non, un beau jour : miracle ! Des petites plantules ! Olala ! Je n’étais pas sur place à ce moment, pour cause de voyage wwoofing, mais les petites mains gentilles qui s’en sont occupé, m’ont raconté que c’est parti d’un seul coup, quand ça a voulu en somme…
En 2021, en modifiant ma méthodologie, les semis sont sorti en seulement 6 jours ! On en parle en fin d’article !
Le substrat doit rester humide
Le côté un peu contraignant vient du fait qu’il faut surveiller quotidiennement les semis, en s’assurant que les graines ne sèchent pas. Il convient d’apporter de l’eau tous les jours en été afin que la terre reste continuellement humide, mais sans eau stagnante. En tout cas moi j’ai fonctionné sans percer le bac et j’ai évacué délicatement l’eau en trop si besoin par inclinaison.
Pour arroser, utilisez (de préférence si vous êtes maladroit) un pulvérisateur tout simple (2€ en jardinerie) avec de l’eau de pluie ou de l’eau minérale, ou encore du robinet qui a attendu 24h, histoire de ne plus avoir de chlore. Comme les graines sont extrêmement fines et légères, si c’est le raz-de-marée dans le bac, elles vont être déplacées et s’agglutiner dans certaines zones, c’est du gâchis car vous devrez encore plus éclaircir les semis. Il faut donc se montrer précautionneux… Personnellement, j’ai arrosé délicatement par petits peu, au moyen d’une bouteille d’eau sans faire le bazar…
L’avantage de la serre fermée, en plus de la chaleur, c’est que l’humidité va se répartir de façon homogène, donc absolument pas la peine de bien arroser partout ! Autant en faire le moins possible, c’est la base pour ne pas se surmener 😉
La surveillance des plantules
Je n’ai pas eu besoin de beaucoup désherber avec cette manière de faire, pas beaucoup d’adventices ne se sont aventurées dans la mini-serre et le terreau ne devait pas en avoir. Très peu de pertes parmi les plantules à ma connaissance, on est sur une excellente « rentabilité » avec seulement 1 sachet de 200 graines.
Je me suis contenté d’arroser 1 fois par jour et d’évacuer éventuellement le trop-plein d’eau. J’ai regardé pousser !
Ah oui, j’oubliais : j’ai fait le choix de ne pas éclaircir les semis, afin d’en garder un maximum. Alors peut-être que toutes les graines n’ont pas germé, c’est possible, mais ça n’a pas posé de problèmes particulier, sauf lors de l’extraction en vue de les repiquer. Il faut redoubler de douceur dans ce cas.
Pas de parasites ni de maladies, chez moi en tout cas
Au moment où j’écris ces lignes (début septembre), aucune maladie, insecte ou parasite ne s’est attaqué à mes petites préférées. Coup de bol ou bien c’est juste que là où j’habite il n’y en a pas ? Malgré l’humidité de la serre (avec les trappes ouverte sur le dessus), il n’y a pas eu de moisissures.
Repiquage des jeunes pousses
Il commençait à y avoir du monde dans la mini-serre et certains semis ont atteint le plafond. La forêt vierge en somme ! J’ai clairement un peu trop tardé à repiquer, mais heureusement cela n’aura au final pas de conséquences fâcheuses, ouf ! En atteignant le plafond, les plantules vont se tordre, et avec les gouttes sur le plafond, certaines feuilles brunissent… rien d’inquiétant mais c’est à éviter quand-même. N’attendez pas trop si vous travaillez comme moi. La mini-serre est un lieu de levée des semis, pas de culture. Les plantes se retrouveront vite à l’étroit et de fait, ne pousseront presque plus !
J’ai suivi le conseil de repiquer les plus belles plantules à partir du stade 6-8 feuilles et cela marche bien, même très bien. J’ai été agréablement étonné de la facilité de la reprise. Je n’ai eu d’ailleurs aucunes pertes aux repiquages, c’est dire si je n’en revenais pas…
Question repiquage, l’artemisia annua se montre assez robuste et tolère d’être un peu malmenée ! En revanche la plante semble encore fragile à ce stade et mieux vaut ne pas la saisir par la tige et encore moins les feuilles.
Pour ce faire, utilisez une cuillère par exemple pour extraire proprement une à une les plus belles plantules : les plus droites, feuillues, vigoureuses. Essayez de prélever si possible un bon petit cube de terre histoire de ne pas trop brutaliser la plante. Cela facilitera la reprise. Rebouchez au passage le trou avec du terreau, pas la peine de refaire un mélange avec du sable.
Rempoter chaque plantule dans un pot plus ou moins gros, à votre convenance, suivant ce que vous comptez en faire prochainement. Les petits pots c’est bien pour gagner de la place et redistribuer aux copains, mais il faudra rempoter tôt ou tard. Dans un grand, comme je l’expliquais dans mon article sur le jardin en pots, la plante se desséchera moins vite… c’est un énorme avantage. Et plus elle a de place, plus elle grandit. Surveillez régulièrement les racines : si elles débordent beaucoup, c’est qu’il est temps de lui offrir un logis plus spacieux.
Pour ceux qui n’ont pas la main verte, voici comment j’ai procédé :
- remplissez aux 3/4 de terreau le pot
- arrosez abondement et attendez que ça pénètre bien
- déposez délicatement la plantule en la tenant par le bloc de racines (la part de brownie si vous découpez comme un pro), faites un petit trou dans le terreau au besoin pour la stabiliser
- remplissez presque au raz du pot avec du terreau en laissant 1cm. Pour ma part, j’ai à peine recouvert au collet. N’enterrez pas de feuilles
- arrosez de nouveau doucement, tassez délicatement avec les doigts la terre autours de la plantule pour éviter que les racines ne se retrouvent à l’air. Remettez un tout petit peu de terreau au besoin pour faire joli
- c’est prêt ! placez votre artemisia annua au soleil et surveillez qu’elle ne sèche pas !
Cette plante aura du mal à pousser si elle manque d’eau, en tout cas au début. Elle se révèle beaucoup plus tolérante par la suite. Pour ses premiers jours, veillez à l’arroser régulièrement en fonction de l’ensoleillement et des températures. Ne laissez pas d’eau stagnante, donc attention à surveiller si vous disposez une coupelle en dessous.
Facile à produire, sécher et stocker
La production d’Artemisia Annua est en fait assez facile. Son séchage l’est aussi. Vous savez comment on fait ? Comme avec la plupart des plantes aromatiques : sur des clayettes en bois. Vous pouvez trouver facilement et gratuitement des plans sur internet pour en fabriquer par vous-même. Sinon vous pouvez utiliser tout bêtement des draps ou des cagettes, pour faire plus simple. Bien aérer pour un séchage sans moisissures.
Une autre technique consiste à la laisser sécher accrochée la tête en bas. C’est personnellement la méthode que j’utilise, assez pratique et ça marche bien. Par contre dans mon cas cela a été un peu long : une bonne semaine pour la faire sécher à l’intérieur en automne.
La petite subtilité viendrait, paraît-il, du fait que contrairement aux autre aromatiques récoltées qu’il faut préserver de la lumière, en laissant sécher au soleil l’artemisia annua, ses principes actifs augmenteraient ! (mais vous pouvez tout aussi bien la laisser à l’ombre, c’est ce que j’ai fait par précaution)
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le séchage, n’hésitez pas à regarder la vidéo explicative Artemisia Annua 2 : Récolte des graines et utilisation de la plante avec Raphaël Colicci
L’heure de la récolte !
Il n’y a pas grand chose à dire concernant le moment de la récolte. Selon Raphaël Colicci, le mieux est de couper la plante en bas de sa tige principale, au moment où la floraison s’épanouit, ou même un peu avant. C’est à ce moment que la concentration en artémisinine sera maximale.
Comment l’utiliser ?
En tisane, c’est le plus simple ! Elle sera plus puissante utilisée fraîche.
- découpez votre artemisia annua entière (feuilles + sommités fleuries + branches + tige) en morceaux et mettez-là en sachet spécial thé, ou alors… laissez un morceau de plante entier, à votre convenance
- faites chauffer l’eau jusqu’à ébullition dans une casserole
- jetez votre artemisia annua dans l’eau bouillante, ne la laissez que quelques secondes à ébullition, et pas plus de 1 minute (sinon vous dégradez les principes actifs).
- coupez le feu
- mettre un couvercle et laisser infuser 10-15 minutes. Une odeur agréable se dégage et l’eau se colore en jaune.
Dégustation : parlons du goût !
Quel goût a donc cette fameuse artemisia annua ? Sans me situer parmi les plus fins palais, je dirai que l’on semble reconnaitre :
- des arômes de sapins, conifères
- cela me fait penser à l’odeur laissée par l’huile essentielle d’arbre à thé…
- quelque chose qui ressemble à une saveur subtile de pomme…
- un petit goût de cannelle
- après consommation, une légère amertume (peut-être trop infusée?)
J’ai pour le moment testé la plante fraîche, cultivée en pot avec du terreau de jardinerie, pH légèrement acide (6,5). Elle n’a jamais manqué d’eau. Je présume que la répartition des principes actifs dépend en partie de son mode de culture, de la maturité au moment de la coupe, ainsi que du terroir… Vous n’obtiendrez pas forcément exactement les mêmes arômes que moi ! En tout cas, je valide que la plante est très agréable à consommer en tisane 😉
N’hésitez pas à me faire savoir ce que vous pensez de son goût !
Comment évoluent les plants d’artemisia annua à l’automne ?
Sans suspense : cette plante meurt à l’automne car son cycle de vie est terminé. Une fois la floraison épanouie, la plante ne se consacre plus qu’à la production des graines, qui se dissémineront par le vent. Elle se transforme et devient moins jolie durant ce processus. Le stade végétatif se prolonge jusqu’à la mort de la plante. Je la laisse en place pour l’hiver, pour voir combien de temps elle se maintient debout… et qu’elle dissémine ses graines.
J’ai fait le choix pour cette année de ne pas récolter les minuscules graines… par pure flemme, mais aussi pour voir si l’année prochaine, celles qui sont logiquement tombées au sol donneront quelque chose ! Eh oui, il faut tenter !
Il me reste en novembre 2-3 minuscules plantules qui ont décidé de pousser très tardivement dans la mini-serre… et qui ne sont pas montées en fleurs. Je les garde pour faire un test, on verra si elles survivent au gel et redémarrent au printemps, qui sait…
Que faire des graines ?
Les graines d’artemisia annua sont véritablement minuscules et très légères. Elles sont produites en grand nombre et se dissémineront un peu partout si vous laissez la nature faire son œuvre. Vous pouvez les récupérer avant qu’elles ne tombent d’elles-mêmes, pour les semis de l’année prochaine ! Disposez un drap de couleur sombre au sol puis secouez la plante doucement. Comme expliqué précédemment, j’ai totalement délaissé l’idée de ramasser les graines. N’oubliez pas d’en distribuer autour de vous si vous le faites 😉
Dernière étape : la conservation
La toute dernière étape de cette aventure pour 2020 est le conditionnement de l’artémisia en vue de sa conservation. Comme expliqué précédemment, il est préférable de couper la tige de la plante en entier, juste avant ou encore pendant l’éclosion des fleurs. (Passé ce stade, la qualité médicinale se dégrade, notamment par la baisse de l’artémisinine)
Je l’ai faite sécher telle quelle, lentement, la tête en bas, pendant 2 semaines, les pieds accrochés avec du raphia, à l’abri de la lumière directe. La tige perd beaucoup de poids et les feuilles brunissent par endroits, c’est tout à fait normal.
Il vous faudra vous munir d’une bonne paire de ciseaux et de beaucoup de patience. Je pense que l’on peut gagner énormément de temps en procédant au découpage au moyen d’une sorte de petit broyeur, mais moi avec ma petite production artisanale, je l’ai fait à l’ancienne, avec mes ciseaux 😉 Et le broyeur pourrait faire perdre un peu en qualité du fait de l’échauffement… à vous de voir selon votre production !
J’ai retiré les éléments les plus moches, vraiment tout bruns foncés et pas très tentants. Je me suis montré relativement conservateur en laissant les parties brunes qui sentent, il faut le reconnaître, encore bon. Je vous conseille de procéder comme moi, au dessus d’un saladier, car vous risquez d’en envoyer partout et de devoir passer le balais ensuite (ce qui est inévitable en réalité). Coupez toutes les parties en petits morceaux, ce qui rendra facile la mise en sachet pour la conservation ou dans le sachet à tisane.
En ce qui concerne la tige, elle peut se montrer retord, mais ne la gâchez pas car elle contribue au totum de la plante, c’est-à-dire l’ensemble des principes actifs d’une plante médicinale que l’on utilise en phytothérapie. En ce qui concerne l’artemisia annua, le totum concerne toutes les parties aériennes : fleurs, feuilles et tige. Astuce pour découper la tige principale : faire des incisions puis casser avec les doigts, ça viendra tout seul.
Au bout de presque une heure d’un combat intense, voici le résultat :
Je m’avoue assez satisfait… ne reste plus qu’à la mettre en pot, ou en sachet selon votre convenance, à l’abri de la lumière et de l’humidité. Elle pourra ainsi logiquement se conserver plusieurs mois voire années.
Toxicité & Interactions médicamenteuses
L’artemisia Annua n’a pas de toxicité connue. Elle n’a pas d’effets secondaires notables. On trouve quelques indications sur le site de Kokopelli :
Environ un quart des patients ayant recours à l’Artemisia annua, pour traiter leur paludisme, ont rapporté de légères nausées et parfois des acouphènes, des étourdissements et de légères douleurs abdominales. Ces symptômes disparaissent à la fin du traitement ponctuel.
L’Artemisia annua s’avère un allié médicinal très puissant de l’espèce humaine mais qu’il faut, néanmoins, apprivoiser – en particulier lorsque des traitements de longue durée sont envisagés avec de fortes concentrations de la plante. Comme toutes les autres Artemisia qui sont les plantes d’Artemis, la Déesse des Païens et la Mère des Sorcières, l’Artemisia annua est, pour l’espèce humaine, de la pure dynamique médicinale – pour ne pas dire de la pure dynamite médicinale à faire exploser au cœur de la Mafia Pharmaceutique.
En revanche, je ne sais pas si elle pourrait éventuellement interférer avec certains traitements médicamenteux, à vous de vous renseigner… Comme je vous l’ai déjà dit, je n’ai aucun diplôme médical. Et par ailleurs je n’ai aucune idée si l’artémisia annua peut interagir (ou non) avec certain médicaments. C’est pourquoi, si vous suivez un traitement particulier, je n’ai sincèrement aucune idée si elle pourrait interagir et réduire l’efficacité de vos médocs. Hé oui. Je ne dis pas seulement ça pour me couvrir. Je me pose aussi la question, car elle est foncièrement intéressante. Faire l’usage d’une plante médicinale, cela veut dire beaucoup de molécules en synergie et beaucoup d’interactions.
Mon intuition me dit (et je peux me tromper, au moins en partie…) que de manière générale, les plantes vous protègent des médicaments, ou plutôt de leurs effets délétères, comme ceux des chimiothérapies (cas extrême certes). Du coup, je vous encourage à vous renseigner par vous-même sur les interactions potentielles avec la plante. En l’absence de traitement médicamenteux, vous ne risquez rien !
Ma conclusion pour 2020
Ma toute première culture d’Artemisia Annua est une réussite, malgré un planning pas très bien géré et une difficulté au levage des semis. Cette plante pousse relativement bien l’été et même jusqu’en début d’automne (fin septembre, octobre). L’automne arrivant avec ses nuits plus fraîches, elle n’a pas l’air de souffrir et s’acclimate bien au climat semi-continental de la région. En pot ou en pleine terre, peu importe ! Plante peu gourmande en nutriments, l‘important est surtout de lui offrir une excellente exposition au soleil.
La seule contrainte réside dans les semis : les plantules sont relativement longs à sortir de terre (quelques semaines) et il est nécessaire de surveiller quotidiennement contre le manque d’eau les premières semaines. Il aurait été préférable de semer dès le mois de mars en intérieur. Au lieu de cela, les semis ont été lancé tardivement, en juin, ce qui n’a pas permis un développement optimal. Cependant, les résultats sont quand-même là et j’ai pu récolter une petite récolte sympathique tout en me faisant une première expérience avec l’artemisia annua 😉
J’espère qu’au travers de mon retour d’expérience, je vous ai donné l’envie de passer vous aussi à l’action ! Dites-moi en commentaire si vous en planterez pour 2021 🙂
Grand Cru 2021 : la saison est lancée !
Un an après, le grand retour de l’artémisia annua au jardin a sonné ! J’ai bien compris mes erreurs et je souhaite vous partager les améliorations de ma méthodologie, pour le futur grand cru de l’année 2021.
En plein soleil
Déjà, j’ai commencé à l’heure ! Semis sous serre début avril, la bonne période si vous habitez dans le Nord ou l’Est de la France. J’ai repris la même configuration ou presque : ma mini-serre a repris du service, mais placée cette fois-ci directement en plein soleil sur un rebord de fenêtre, plutôt qu’à la mi-ombre comme on le fait dans les pays chauds (afin d’empêcher le dessèchement des graines, ce qui est pertinent). Dans mon cas, à cette latitude, inutile s’inquiéter au mois d’avril, même si la sécheresse semble se profiler pour ce printemps/été 2021… mais c’est un autre problème.*
Mettre du sable ? Inutile !
J’ai décidé de faire l’expérience d’un substrat composé uniquement de terreau horticole de jardinerie, compatible agriculture biologique. Exit le sable, pour voir la différence. Il semble à l’essai que cela n’a en réalité pas d’importance pour la levée des semis, du moment que la terre reste légère (pas trop grasse/argileuse, ce qui serait un comble pour un terreau!).
Je n’ai pas mélangé cette fois les minuscules graines avec du sable, mais de la terre de jardin qui ici est assez sableuse, dans un petit pot en terre cuite sans trou. Après 2 minutes d’émiéttage à la main de la terre et de mélange sans déborder, les toutes petites graines ont l’air bien mélangées et on les aperçoit à peine en cherchant. On dissémine le mélange graine/sable de manière égale sur le terreau préalablement humidifié afin de profiter d’une répartition optimale, sans recouvrir car cette espèce a besoin du contact de la lumière pour germer. Les graines seront toujours au contact de l’humidité avec cette méthode de la mini-serre.
Favoriser la germination : chaleur, lumière & humidité
En ce mois d’avril, la mini-serre profite des rayons du soleil, la température à l’intérieur avoisine les 40 degrés en plein soleil ! Je ferme les ouvertures sur le haut de la serre pour maximiser la température, l’effet de serre et l’humidité. L’artémisia germe d’autant plus vite qu’il fait chaud. À la tombée de la nuit, je rentre les semis car la température chute rapidement et il gèle durant certaines nuits. En vrai, je pense que cette plante ne craint pas vraiment le gel à ce stade mais… s’il fait trop froid, elle refusera tout simplement de germer ! En l’oubliant dehors la nuit, vous risquez surtout de rallonger la durée de germination.
J’ouvre durant la nuit les trappes d’ouverture afin d’aérer. De temps en temps, le relève afin de contrôler l’évolution, c’est l’occasion de bien ventiler. Je ressors la serre en fin de matinée et au soleil tant que la germination n’est pas accomplie. Les jours trop froids ou sans soleil, la mini-serre reste à l’intérieur, au plus près de la fenêtre. L’artemisia annua a besoin de chaleur, de lumière et d’humidité pour germer. Toutes les graines ne germeront pas en même temps, certaines vont se presser de sortir, d’autres vont prendre leur temps… attendez un peu quelques jours pour en avoir une belle collection, inutile d’attendre les retardataires (l’étalage de la germination est une stratégie évolutive).
Gérer les plantules post germination
Dès les plantules sortis, on est plus tout à fait dans la même configuration. Il faut préférer placer la serre dehors à la lumière, tant pis s’il fait un peu frais le matin (5°C). Il vaut mieux à ce stade privilégier la lumière, même au frais, afin d’éviter aux plantules de s’effiler et se fragiliser en cherchant la lumière. Une fois la germination accomplie, la température a beaucoup moins d’importance.
Concernant la gestion de l’humidité, tout est extrêmement simple en cette saison. La serre est très humide, les parois perlent d’eau qui tourne en boucle à l’intérieur. Je n’ai reversé qu’une seule fois un peu d’eau, délicatement, sans vaporisateur comme à mon habitude (j’ai prévenu que je ne faisais pas comme tout le monde 😉 ) Avec une mini-serre, l’humidité reste homogène, et ce, même en surface ! C’est un point hyper intéressant, on évite de tout le temps s’inquiéter.
Quelques champignons de couleur blanche sont apparus au début du semis mais sans impacter la levée, pas de maladies sur les plantules. Je pense que cela provient du terreau, rien de grave…
Résultat pour le moment : germination en seulement 6 jours, stade 4 feuilles chez les plantules atteint à la mi-avril. La serre est bien peuplée ! Plutôt encourageant !
Premiers tests de repiquage
À l’occasion du weekend du 1er mai, j’en ai profité pour tenter mes premiers repiquages de l’année. Il faut dire que y a du monde dans la mini-serre… un peu trop certainement ! En effet, la germination s’est révélée particulièrement prolifique cette année ! Trop même… les plantules se retrouveront rapidement à l’étroit, et je ne veux pas reproduire les mêmes erreurs que l’an passé 😉 Du coup, j’interviendrai bien plus tôt. Par ailleurs, je pense qu’il est judicieux de répartir le sachet de 200 graines sur deux mini-serres ou quelque chose de plus grand. Avec un peu plus de sable de mélange ce sera parfait 🙂
Pour cette première tentative de 2021, j’ai donc sélectionné minutieusement les plantules les plus avancés pour tenter un repiquage en pots. 4 plantules ont été sélectionnés sur leur avancement.
- Cette fois-ci, je n’ai pas pu les exfiltrer délicatement avec un couteau, du coup j’y suis allé à la manière forte, en les arrachant délicatement, en les saisissant par la base / le collet. C’est sorti tout seul à ce stade.
- Remplir un petit pot de terreau (j’ai choisi du diamètre 9 cm par exemple, prenez ce que vous avez sous la main) Pas la peine qu’il soit trop riche pour l’artémisia, même si cela l’aidera à pousser
- Arroser généreusement
- Avec les doigts, couper les première feuilles à la base
- Faire un petit trou au couteau dans le terreau et y enterrer le plan au collet voire un peu plus haut pour qu’elle tienne debout
- tasser délicatement pour mettre en contact les racines avec le terreau, s’arranger pour que le plantule s’ancre à la verticale, ainsi il poussera droit dès le début
Les jeunes plantules resteront quelques jours dans ma nouvelle serre à semis dont je suis si fier 😉
Quand repiquer les plantules ?
Une question qui peut paraître un peu simple… mais pas si évidente ! Avec l’expérience, il n’est pas forcément judicieux de repiquer le plus tôt possible. Par exemple, le printemps 2021 s’est révélé assez… compliqué, capricieux et « tardif ». Températures fraiches et temps humide. Les premiers repiquages ne sont au final pas beaucoup plus avancés (voir moins) que les plantules restés dans le bac d’origine !
Attendez donc que les conditions soient optimales pour repiquer : températures stables et printanières + soleil. Pour l’eau, c’est à vous de gérer en cas de sécheresse 😉 Accorder plus de temps permettra aux racines de prendre plus d’ampleur, ainsi qu’à la partie aérienne de se renforcer (tige + feuillage). Au final, on peut être largement gagnant à prendre son temps et attendre que les plantules prennent du volume.
De nouvelles photos d’illustration seront disponibles prochainement.
Liens importants à consulter pour approfondir le sujet
- Pour en apprendre davantage sur l’artemisia annua, n’hésiter pas à consulter le dossier spécial sur le site de kokopelli. Vous y apprendez beaucoup de choses !
- un article sur les armoises, fort intéressant chez promesse de fleurs
- La Maison de l’Artemisia est une association humanitaire française de lutte contre le paludisme par les Artemisia annua et afra, à destination des populations les plus vulnérables du Sud
- La vie rebelle propose des ressources scientifiques sur les bienfaits de l’artemisia annua.
Bonjour, je vous remercie pour tout les conseils que vous donnez, mais j’aimerai savoir si vous vendez de l’Artemisia pour faire des tisanes. J’ai commander des graines à Kokopelli, mais ils ne vendent pas plantes sèches. Pouvez-vous me répondre .Merci
Bonjour, merci pour votre commentaire. J’ai une toute petite production destinée uniquement à ma propre consommation. En revanche vous pouvez en trouver auprès d’herboristeries (boutiques en ligne)
Bonne journée!
Quel bon article ! Merci. C’est concret, pratique, complet (cycle annuel et utilisations), expérimenté, et ça donne l’envie et les moyens de se lancer. Je m’y mets !
Article super intéressant et complet. J’ai commandé des graines sur un autre site « laboratoire biologiquement ». Je suis en expatriation au Gabon, je compte prochainement tenté l’expérience . A priori ca marche très bien comme traitement. le palu au gabon fait actuellement des ravages et semble être de plus en résistant au médicament , c’est donc peut être la solution pour un traitement de fond.
merci encore pour cette article
Merci Camillieri pour ton commentaire 🙂
L’artemisia annua contient de nombreuses molécules antiparasitaires, antibactériennes, antivirales à large spectre. La puissance de la plante tient pour beaucoup à la synergie des molécules, c’est pourquoi le Plasmodium du palu ne peut pas y résister. C’est certainement vrai pour plein d’autres maladies également.
En Afrique, tu auras certainement aussi l’occasion de cultiver l’artemisia afra… n’hésites pas à revenir en parler ici ! Au plaisir et bonnes expériences !
Bonjour,
j’ai suivi vos conseils pour l’artemisia annua;la levée a été longue-je croyais les avoir ratés … mais les plants sont beaux maintenant,au stade indiqué pour être repiqués ..
Cependant j’ai besoin de quelques précisions : quand puis-je les repiquer,je suis au confins du Berry ,de la Creuse et de l’Allier,à 390m d’altitude et quelle est la meilleure exposition .
MERCI BEAUCOUP !
Bonjour Anne-Marie,
Effectivement l’artemisia annua n’en fait qu’à sa tête pour ce qui est de la germination. L’année dernière il m’a fallu plusieurs semaines pour faire lever les graines en plein mois de juin, alors qu’en ce moment tout va pour le mieux et nous sommes au mois d’avril !! D’où l’importance de bien respecter les conditions optimales de germination : le triptyque chaleur, lumière, humidité. Cette année, avec le recul de mes erreurs, je suis même carrément bluffé de la rapidité de germination : les premières plantules sont sortis en seulement 6 jours ! De nombreux paramètre entrent en jeux évidement, dont le premier : l’ensoleillement. Et ça on ne le contrôle pas !
En ce qui concerne le repiquage, personnellement je ne suis pas pressé. Démarré début avril, les plantules arrivent progressivement au stade 6 feuilles, avec désormais des feuilles différenciées propres à l’armoise annuelle. Nos climats sont assez voisins a priori, je me situe en zone-semi-continentale, vous semblez vous trouver plutôt en océanique dégradé. Je publierai prochainement un article sur les différents climats de France, c’est un sujet fort intéressant mais aussi assez complexe et subtil.
De mon expérience, il me semble que l’artémisia annua soit en mesure d’encaisser sans problèmes le froid sans mourir (tout en bloquant sa croissance cependant). Par contre, si un gel sournois et trop méchant (-5°C et moins) survenait, je ne sais pas ce qu’il adviendrait des plants…? à tester…
En ce qui me concerne, je peux me permettre de tenter l’expérience car cette année c’est la forêt vierge dans la mini-serre, grâce à ma nouvelle méthode, je n’ai jamais vu un tel taux de germination ! Je vais devoir éclaircir…
Si vous n’avez pas énormément de plantules, vous pouvez jouer la sécurité en repiquant dès maintenant les plus avancés en petits pots (les 9 cm de diamètre et plus fournis de base dans le commerce) en les rentrant la nuit. Et pourquoi pas tenter une mise en terre ? Il faut savoir oser pour réussir je pense. Et puis rentrer par sécurité certains plants la nuit si jamais de nouvelles gelées s’annoncent avant les saints de glace. Je pense qu’il faut oser expérimenter toutes les options, sans mettre tous les œufs dans le même panier. Je vais tenter d’en faire autant !
Concernant l’exposition, c’est clairement plein sud. Cette espèce adore le soleil ! Tout en veillant à ne pas la mettre en stress hydrique bien sûr. Je recommande le paillage épais pour limiter l’évaporation et les arrosages, cela facilite grandement le jardinage.
Normalement avec tout ça vous devriez très bien réussir votre culture cette année !
Jo’
l’artemisia peut être repiquée dehors maintenant, j’ai un beau plant trouvé sur une friche en région parisienne en mars, donc elle commence à se diffuser sauvagement dans toute la France, bonne nouvelle !
Minie ce ne serait pas plutôt de l’absinthe, de l’armoise commune ou tout autre variétés d’armoises qui s’installent spontanément ? L’artémisia annua a vraiment des conditions de germination exigeantes, ça me parait bizarre !
Pour ce qui est du repiquage, je pense que c’est pour bientôt effectivement 🙂
L’artemisia annua est une invasive (et tant mieux, la plupart des « invasives » n’arrivent pas par hasard, elles viennent souvent « soigner » l’écosystème dans lequel elles s’implantent, et par la même occasion les humains – polygonum cuspidatum, kudzu.. Et artemisia annua, 3 invasives, qui ont des propriétés pour guérir le Covid d’ailleurs). L’artemisia annua est présente dans une bonne partie du sud de la France, où elle envahit les berges des cours d’eau (certainement suite à des crues qui répandent les graines évadées des jardins), j’en ai énormément ramassé l’été dernier le long des berges de l’hérault. Cueillez là, vous faites d’une pierre deux coups, limiter le développement d’une « invasive » et développer votre pharmacie à base de plantes ! Belles cueillettes. Ou jardinage pour les nordistes. 🙂
Merci Adrien pour ces infos ! Cela me fait penser qu’il faut vite que je mette à jour mon article, j’ai plein de jolies photos à partager 🙂
Merci infiniment pour votre travail. J’en ai acheté et planté, trop, donc j’ai déjà distribué des semis… j’attends ma première récolte avec impatience et curiosité. Merci pour vos conseils
En ce dimanche pluvieux j’explore et m’instruis : le sujet du jour? L’Artémisia Annua, de circonstance en cette période funeste…
Et je découvre votre article qui me réjouit par son ton, son esprit et sa pédagogie!
Merci pour cette belle démonstration, ce partage et tous ces conseils!
Je viens de commander des graines chez Kokopelli, donc je devrai attendre le printemps pour les semer; je suis impatiente! En attendant j’achèterai la plante en herboristerie…
Bravo et encore merci!
Pascale
Merci beaucoup Pascale 🙂
Vous pouvez encore maintenant tenter de semer un sachet, il n’est pas encore définitivement trop tard, même si c’est tardif. Avec plusieurs pieds, vous récolterez un petit quelque chose à mettre en bocal/sachet pour l’hiver. Il reste 2 bons mois de soleil, plus un éventuel été indien car le printemps s’est vraiment montré affreux pour les semis… De toute façon l’artémisia annua se récolte à l’automne (septembre/octobre par chez nous), donc rien de rédhibitoire !
Bon jardinage !
Bonjour
j’ai fais un semis et ça pousse bien là les pousses sont environ de 3/4 cm la dépose la question .le mettre pleine terre ou pas encore ?soleil pas soleil?
et une fois que ça sera fait ça se consomme comment? En tisane ou autre?
j adore votre blog merciiiii 🙏🙏🙏
Bonjour Martine et merci !
À mon avis et selon mon expérience, vous pouvez attendre encore un peu avant de mettre l’artémisia en pleine terre. Pour le repiquage, on préserve au mieux les racines en les choquant le moins possible, la plante n’en repartira que plus vite. Découpez si possible une « belle part de brownie » contenant les racines pour une reprise rapide.
Pour la tisane, comme je l’explique dans l’article, on utilise le totum : fleurs, feuilles et tiges séchées, puis coupées en petits morceaux. La récolte se fait en automne.
Pour l’exposition, c’est en plein soleil, et ne pas oublier d’arroser au besoin lorsque le plan est encore petit.
Excellent été et bonne dégustation !
Bonjour, merci pour ce beau partage d’expérience personnelle.
Question: Les graines, que vous avez laisées sur les plants en 2020 pour une dissémination naturelle ont-elles donner de nouveaux plants cette année?
Bonne continuation dans votre jardin…
Danielle
Bonjour et merci Danielle 🙂
Malheureusement non… il semble qu’aucune germination spontanée ne se soit produite chez moi. Bon, cela dit le terrain ici est assez compliqué, ce qui a dû jouer pour beaucoup. Il a fait au plus froid, jusqu’à -15°C l’hiver dernier, je ne sais pas si cela a pu impacter les graines (peut-être que ce n’est pas du tout la raison, c’est plutôt mon intuition).
En revanche j’ai pu observer sous serre dans le sud de la France une implantation d’artémisia, qui s’est ressemée spontanément. C’est un maraîcher qui l’avait semée pour tester. Il semblerait qu’elle s’acclimate bien au Sud de la France… intéressant pour la suite. Elle n’a pas l’air invasive a priori. Et de toute façon elle a de la concurrence avec les plantes de la même famille comme l’absinthe !
Bon jardinage pour cet automne 😉
PS : on m’a fait découvrir ce site fort intéressant : Tela-Botanica.org. Ils proposent quelques données sur la répartition géographique de l’artémisia annua en France, ça donne une idée mais ce n’est pas très à jour.
Bonjour.Une personne m a donné un pot avec des plants d artemisia annua ,il y a un plant qui a des boules qui commencent a être jaune ,puis je les planter dans mon jardin directement ou les plants craignent ils les gelées j habite en Auvergne ? Le plant avec les petites boules dois je le couper en entier pour le faire sécher ?Peut on faire de graves allergies en buvant les tisanes ?Je vous remercie .Cordialement
Bonjour Dominique, l’artémisia annua est comme son nom l’indique, annuelle. Elle termine son cycle de vie juste après la floraison automnale et meurt. Avec des fleurs jaunes épanouies, c’est pile le bon moment pour la récolter, qu’elle soit en pot ou en pleine terre. Coupez la plante à la base de la tige, elle se sèche suspendue 1-2 semaines la tête en bas, puis couper les feuilles, fleurs et tiges en petits morceaux pour une conservation sous sachet papier ou bocal en verre.
À ma connaissance, l’artémisia annua n’est pas connue pour être une plante communément allergène. On ne peut évidement pas être totalement certain individuellement de ne pas faire d’allergies sans avoir fait un test.
Bonnes dégustations!
Bonjour,
Première année de culture de l’artemisia annua…graines Kokopelli
J’ai semé un sachet en mars , sous abri froid, dans un bac de terreau perso , en bain marie ..les micros graines semées mélangées à de la farine…2 semaines : 80 plants.
Repiquer dans des godets de terre de jardin…toujours en bain marie pour irriguer par capillarité
Par expérience , j’ai planté 20 pieds au milieu des tomates, des aubergines, des courgettes.
Et , j’ai confié 40 pieds à divers jardiniers de mon village
20 pieds ont été mis , à la lisière de la forêt…sans aucun entretien.
Nous sommes retrouvés avec une abondance d’artemesia annua !
Mais j’ignore à quel moment il faut récolter les graines…les plants en lisière de la forêt sont splendides !…Après avoir atteint la taille de 1m80 , ils sont devenus tous jaunes …ils sont » noirs » de petits points en grappes !
J’ai remarqué que de minuscules araignées les ont envahi…
Après la récolte avant les fleurs , nous en avons séché
Et avec les tiges fleuries , j’ai fait de la teinture-mère
Je renouvelerai l’expérience l’année prochaine ….
Merci pour votre blog 👍🏻 (que je découvre)
J’ai enregistré votre documentaire pour suivre à la lettre la culture de cette plante. Je suis de plus en plus nature. Malheureusement je vis dans un endroit extrêmement pollué.
pouvez vous me procurer des graines d’Artemisia annua?
Bonjour Walther, vous pourrez vous en procurer via ce lien pour seulement 1€ le sachet sur le site de vente de kokopelli. Bon courage pour vos plantations futures !
Bonjour , suite à l’échec total de ma 1e tentative de plantation de graines (enfin, 2 pousses sur 200 graines, qui vivotent, on a vu mieux), j’ai lu le livre « artemisia » de JL Galabert, et j’ai appliqué ses conseils, soit stériliser la terre par ébouillantage avant de semer, et tout a poussé très rapidement… ayant aussi mis les plantes dans un grand récipient percé de petits trous, dans un réservoir d’eau, la terre est restée constamment humide et je n’ai même pas arrosé, ça pousse superbement bien. J’en ai même trop, en n’ayant mis qu’une partie du sachet; à suivre…
Bonjour,
Mes plants d’artémisia plantés l’an passé, sont grands et secs, vont ils reprendre , que faut ‘il faire pour qu’ils revivent ? Merci de me conseiller .
Bonjour Gigi, si vos plants sont secs, c’est certainement qu’ils sont morts ! L’artémisia annua est une annuelle, il n’y a que dans certains cas où ils passent l’hiver, afin de terminer leur cycle de vie qui n’avait pas abouti à la floraison et à des graines… Dans ce cas-là, ils sont en général tout petits (quelques cm) et bien verts. Je ne pense pas que ce soit le cas du coup.
Je vous recommande de procéder à un nouveau semis de printemps. Ça tombe bien puisque nous sommes vraiment à la bonne période !
Bon jardinage !
bonjour. Cela fait des semaines que mes graines ont germé dans une mini serre. Mais depuis, elles sont restées au stade de deux feuilles et ne poussent pas. Je les ai sorties de la serre, elles sont arrosées et mises au soleil mais rien n’y fait. Je ne sais pas comment faire pour relancer la pousse.
Bonjour Muriel,
Là, je ne sais pas d’où vient le problème. Peut-être un problème au niveau du terreau ? Avez-vous ajouté un engrais ou quelque chose comme ça ? Personnellement, j’ai fait le test ce printemps d’une mini-serre avec adjonction de poudre de basalte et le résultat s’est avéré étrangement contre-productif… mais les plantules poussent quand-même un peu.
Il n’est pas trop tard pour relancer une nouvelle production avec des paramètres différents en tout cas.
[ndlr : 4 commentaires à la suite du même auteur fusionnés en 1 seul]
merci pour cette très complète description de procédure ! j’ai fais un semi en 2021 bien réussi ! En 2022 j’avais gardé au sec sous pergola plein sud en limousin brive la gaillarde ! ces pots non vidés mis contre un mur Est ont eu une repousse de plantules d’Artémisia que j’ai repiqué en pots ! Merci
le facteur déclenchant la levée du semi est l’ensoleillement ! avec peu d’eau !
plante peu allergisante j’en fait du Kombusha !
la plante serait mélifère : beaucoup d’abeille les visitent en Aout-Septembre-Octobre plantée en alternance avec Romarin et Bruyères
Bonjour Guy ! merci pour vos commentaires (par contre ce serait bien de n’en publier qu’un seul à la fois à l’avenir svp 😉 )
C’est intéressant d’avoir des retours sur l’essaimage naturel de l’artémisia annua 🙂
Pour le Kombusha, ça doit être très très sympa effectivement !! 😀
Est-ce que l’Artémisia Annua montre chez vous des signes d’effets allélopathiques sur d’autres cultures ? Les cultures voisines sont-elles gênées ou à croissance ralentie ? La famille des armoises est un peu spécialiste dans le domaine ! Personnellement je n’ai pas assez de références pour me prononcer 😉