Les zones climatiques en France
Connaissez-vous bien le climat de votre région ? La France a pour une de ses particularités, de s’étendre sur des territoires aux climats variés. Suivant le lieu où vous habitez, et la saison, etc, les paramètres climatiques ne sont pas du tout les mêmes. Ces différences influencent notamment notre manière de cultiver la terre, ainsi que les variétés qu’il est possible de cultiver avec l’espoir de récoltes abondantes.
Je tiens juste à préciser avant de commencer que la question des zones climatiques n’est pas aussi simple et homogène qu’elle peut y sembler au premier abord. Il existe en effet de nombreuses nuances, parfois à seulement quelques kilomètres de distance entre deux endroits… gardez bien ceci en tête ! merci de votre compréhension.
Je ne vous cache pas que ce sujet est hyper intéressant et que j’y réfléchit depuis quelques temps. C’est pour cela qu’aujourd’hui justement, on va en parler. Enfin l’entrevoir. Je vous propose un petit tour d’horizon des différentes manières d’aborder les zones climatiques en France. J’espère que vous y verrez plus clair et apprendrez des choses utiles !
Une grande diversité de climats
D’ Est en Ouest, du Nord au Sud, jusqu’aux territoires des mers lointaines, la France se distingue par une variété de climats assez impressionnante, il faut le souligner. Sans même évoquer les nombreuses variations locales. Descendez par exemple des plateaux du massif central en direction de la vallée du Rhône… la différence est saisissante en plein été ! Je me souviens de l’un de mes périples entre la Lozère et l’Ardèche, deux départements mitoyens. En Lozère, même en été les nuits sont fraîches, mais le soleil en journée peut cogner assez fort. Descendez à la même époque en Ardèche, à seulement quelques dizaines de km de là… c’est un autre paysage et d’autres températures également.
Entre les vallées et les sommets également, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, c’est le grand écart. La latitude n’est pas le seul paramètre d’importance dans les différences climatiques. L’altitude est un paramètre encore plus important, comme je vous l’expliquais. Une règle générale prévaut : lorsque l’on grimpe en altitude de 100m, on peut considérer que la température descend d’environ 1°C. Avec 1000m de dénivelé, on perd théoriquement 10 degrés !
Climats en France métropolitaine
Bref, on va passer à quelque chose d’un peu plus concret. Il existe en France métropolitaine 6 grandes zones de climats :
- Océanique : influence prédominante de l’Atlantique. Températures contenues, douces en hiver, fraîches ou sans excès en été.
- Semi-océanique : plus en retrait dans les terres, influences moindres de l’Atlantique.
- Semi-continental : davantage dans les terres, le climat se présente avec une tendance plus froide en hiver, plus chaude en été.
- Continental : températures froides en hiver, chaudes en été, parfois très chaudes comme en Russie.
- Montagnard : importants écarts de températures entre la nuit et le jour. Glacial en hiver, le soleil peu taper très fort en journée en été. Indice UV important par temps dégagé.
- Méditerranéen : climat doux en hiver, mais assez chaud et sec en été.
…et à cela s’ajoute de nombreux micro-climats propres à chaque région !
Bien entendu, vous êtes toujours libre d’être d’accord sur la cartographie proposée… car elle n’est en pratique pas forcément très juste et à relativiser. En effet, en comparant plusieurs cartes sur internet, vous remarquerez qu’elles ne s’accordent pas partout !
Si vous souhaitez en savoir plus sur ces zones, vous pouvez consulter cette page sur le bon site ooreka.fr
Différentes représentations des zones climatiques
Vous pouvez facilement dénicher de nombreuses cartes de France des climats en tapant sur votre moteur de recherche préféré (en espérant que ce ne soit pas Google, hein…) l’expression Zones climatiques France. Chose remarquable : elles sont toutes différentes… plus ou moins. Et certaines peuvent se contredire, parfois sur des zones étendues. Ce n’est pas simple. Oui, car tout est question d’interprétations, de vécu, de ressenti… et de dogmes aussi. Les gens qui créent ces cartes ne sont pas forcément neutres et certains biais peuvent les faire dévier de l’exactitude de la réalité du terrain.
La cartographie USDA (zones de rusticité)
La cartographie USDA est un modèle qui nous vient… des USA. ! Si je vous la présente, ce n’est pas par idéologie, mais simplement parce qu’elles est très (peut-être trop?) précise.
Concrètement, cette cartographie définit des zones de rusticité, dans lesquelles telle ou telle plante est à peu près sûre de se maintenir… en théorie, puisque ce modèle est basé sur les températures minimales moyennes escomptées en temps normal sur un territoire donné (mais qu’est-ce qui est encore normal à notre époque ?) En pratique, ce modèle comporte l’inconvénient majeur de ne pas tenir compte des températures maximales, ou encore la pluviométrie, de l’humidité du lieu, ni des vents… ni de la quantité de rayons UV reçus, etc. Ces paramètres peuvent être favorables ou au contraire défavorables au maintien de telle ou telle plante dans une région.
Ceci ne fait pas pour autant de l’USDA un mauvais indicateur à jeter à la poubelle. Il s’agit de données indicatives, que chacun doit pouvoir remettre dans son contexte, dont les effets sont à relativiser en fonction notamment de son sol et bien sûr de la nature des plantes considérées…
Mais surtout la première des critiques à faire sur ce modèles est… qu’il est basé sur les zones climatiques des USA !!! Bein oui !! Sauf que nous en Europe, ce n’est pas tout à fait pareil… est-ce bien raisonnable ?
Microclimats
Il existe également une quantité de ces fameux micro-climats. Alors oui c’est vrai, on a tendance à grossir un peu la chose, surtout lorsqu’on est natif d’un lieu 😉 mais c’est une réalité. Paris et sa banlieue ont un climat sensiblement plus doux que le reste de l’Ile-de-France. Ceci est dû au phénomène d’ilot de chaleur urbain, provoqué par amoncellement de béton et de bâtiments stockant la chaleur en journée et la restituant la nuit. Vous savez, ce qui rend les grandes villes aussi insupportables en périodes de canicules… on se comprend.
La plaine d’Alsace en été est réputée connaître des étés chauds et lourds, surtout à Strasbourg. C’est juste parfois dégueulasse, en toute franchise. En plein été le temps reste lourd et humide, ce n’est pas des plus agréables. Pourtant, on est théoriquement en zone semi-continentale… C’est à s’y perdre !
Ces fameux micro-climats sont le le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs météorologiques :
- exposition au soleil
- vents dominants
- courants d’airs locaux
- nature du couvert végétatif
- etc.
Et concernant les cultures ?
Il existe sans mentir une différence assez notable dans l’avancée du printemps ainsi que de l’automne suivant là où l’on habite. Dans le Sud-Ouest (Bordeaux, Toulouse…) on peut faire ses semis et planter 1 mois en avance par rapport à l’Est de la France (Lorraine, Alsace, Franche-Comté)
N’oublions pas nos compatriotes d’outre-mer pour lesquels la météo n’a rien à voir avec la métropole…
Si vous comptez déménager prochainement, réfléchissez bien à votre terre d’accueil. Visitez cette région avant de vous y installer, vraiment, car si le climat ne vous convient pas (trop chaud, trop humide, pas assez de soleil, trop froid…) vous ne vous y sentirez pas à l’aise et votre migration sera un échec.
Face aux variations climatiques, s’adapter !
Les vieux vous le diront : le temps qu’il fait aujourd’hui, c’est plus comme avant. Il suffit de leur demander ! Ou de vous souvenir de votre enfance, avec de hautes neiges en hiver… bien que les souvenirs soient eux aussi soumis aux altérations du temps 😀 Dans tous les cas, le climat est quelque chose qui a toujours changé au cours des siècles et des millénaires, ne nous faisons pas d’illusions, avec ou sans activités humaines industrielles. Il faisait aussi chaud au Moyen-Âge, pardon à l’Époque Médiévale, qu’aujourd’hui… alors que les activités humaines ne rejetaient que peu de gaz à effet de serre.
Les zones climatiques sont susceptibles de se modifier à l’avenir… comme elles ont toujours changé au cours des millénaires. Mais ça, c’est juste pour titiller un peu les partisans du réchauffement entropique, hein 😉 rassurez-vous, dans les années 70′, on était absolument persuadés que l’humanité se dirigeait à grands pas vers une terrible ère glacière (brrrr!)… qui n’est pourtant jamais venue. À chaque époque ses croyances…
Bon allez, on se fait des bisous. Que vous soyez, réchauffiste, refroidiste, sceptiques, ou sans opinion, vous ne pouvez de toute façon (presque) rien y faire. En revanche, il est possible d’anticiper, et de s’adapter ! Ceux qui n’ont rien changé et bien… en fait ils sont morts plus tôt que les autres !
Il est nécessaire d’adapter au plus vite notre paradigme concernant l’agriculture, et par voie de conséquence, nos méthodes culturales.
Diversité de cultures
Planter des variétés aussi diverses que possible, en prenant soin d’éviter d’importer des plantes invasives, c’est s’assurer moins de pertes. Avec des essences d’arbres variées, certaines résistantes à la sécheresse, d’autres au froid hivernal, et parfois aussi les deux ensemble, vous limitez de fait le risque voir mourir tout ce beau monde à la fois. Simple, oui, du bon sens…
Faire survivre ses cultures en hiver
Si vous rentrez certaines plantes vivaces à l’intérieur durant l’hiver, vous avez de fortes chances de la faire… crever. Je me souviens d’un petit bougainvillier ayant dépérit puis décédé chez moi derrière la fenêtre durant l’hiver. En ne le rentrant que durant les gels assez forts, il aurait survécu…
En effet, l’hivernation de chaque espèce correspond à des plages de températures, humidité, durée et intensité d’ensoleillement, qui doivent être cohérentes. Avec 20°C constants en intérieur en hiver et pas assez de lumière, de nombreuses plantes n’y survivront pas. Une même plante à 10-15°C sous véranda (chauffée ponctuellement si besoin) survivra et repartira au printemps suivant. Renseignez-vous donc bien sur les modalités d’hivernation de chaque espèce avant d’acheter quoi que ce soit. Rien ne vous empêche bien sûr de considérer telle plante comme une annuelle alors qu’elle est vivace… mais cela constitue un gros gâchis !
Principes de la permaculture
Adopter des principes permaculturels. Sans me revendiquer parmi les plus rigoristes, il faut reconnaître que tout cela a du bon.
En résumé…
Pour résumer simplement ce bref article sur les zones climatiques en France :
- Les zones USDA sont à prendre avec recul, comme des données indicatives parmi d’autres. Les températures minimales peuvent en effet descendre plus ou moins bas d’une année à l’autre alors… montrez-vous prévoyants quand à l’installation d’espèces sensibles au froid. Ne pas hésiter à surveiller fébrilement le thermomètre et rentrer vos plantes en pot si les températures chutent subitement ou s’annoncent glaciales (nuit de pleine lune dégagée par exemple !). Même pour une nuit… cela vous évitera des pertes sentimentales
- La nature de votre sol importe beaucoup, la configuration du terrain, la végétation environnante, etc, peuvent aggraver les conséquences du froid. Un terrain détrempé qui gèle aura de (très) grosses conséquences sur les plantes fragiles ! À l’inverse d’un terrain sableux bénéficiant du coup d’un drainage efficace, qui les préservera.
- Soyez réalistes. Choisissez vos plantes en fonction de leurs chances de survie dans votre climat local. Si vous n’arrivez pas à conserver certains arbustes ou sous-arbrisseaux dans votre jardin, peut-être devriez-vous envisager de choisir d’autres variétés ? Ou alors, vous les considérez comme des annuelles.