Tutoriel : réaliser & entretenir un bac en permaculture
Savez-vous qu’il est possible de cultiver de jolis légumes savoureux et des plantes aromatiques et médicinales dans des bacs de cultures au dimensions réduites, et que cela comporte de nombreux avantages ? Pour les nouveaux jardiniers, il s’agit même d’une solution fort intéressante ! Explications…
En 2020 je tentais pour la toute première fois l’aventure des bacs de culture, inspiré de certaines techniques permaculturelles. Et je peux vous affirmer avec le recul que cela fonctionne plutôt bien ! Les plantations à même le sol donnent sur notre terrain des résultats mitigés, voire vraiment pas terribles, du fait d’un sol compliqué, pauvre en nutriments. Ceci aura été l’élément déclencheur d’une prise de décision afin de contourner le problème : se lancer dans la culture des légumes en bac.
Je tiens à préciser que je suis assez loin d’être un expert en ce qui concerne les techniques de maraîchage sur sol vivant. Je me situe encore en pleine phase d’expérimentation. En ne perdant jamais de vue que chaque expérience est unique en soi, ce qui signifie que nous obtenons tous au final des résultats différents ! Si vous procédez avec d’autres méthodes, dans le respect du vivant (et en particulier des micro-organismes du sol), n’hésitez pas à témoigner en commentaire, ce sera toujours un plaisir d’en apprendre un peu plus. Comprenez bien qu’ il existe énormément de façons de cultiver, ainsi que de concevoir et réaliser (ou pas) une butte ou un bac en permaculture. Car les buttes, peu importe la méthode, ne sont pas l’alpha et l’oméga de la permaculture, loin de là… Mon témoignage est un exemple parmi tant d’autres et j’espère qu’il vous donnera l’envie d’avancer au jardin, en cherchant votre propre chemin, vos propres méthodes.
/!\ ARTICLE EN COURS DE RÉDACTION ! Disponible en pré-publication afin de faciliter le référencement. Nombreuses photos d’illustration à venir /!\
Le principe du bac en permaculture
Concrètement, ce que je vous propose de réaliser, c’est un bac de culture fertile et bio, de la taille et du volume de votre choix. Cette construction est plus ou moins l’équivalent une butte autofertile encadrée, dans mon exemple d’un bac de 1 m² (proportions & volume variables suivant vos envies) et 40 cm de hauteur, dont le contenu restera en contact avec le sol du jardin (aussi pauvre soit-il). Mon bac merveilleux est donc en résumé une simple variation d’une culture en butte permaculturelle, avec ses avantages… mais aussi ses inconvénients. Aucune solution n’est parfaite 😉
Les avantages :
- C’est propre, c’est classe, ça fait tout de suite plus sérieux au jardin qu’une butte toute ratatinée au sol, dont on ne sait pas trop ce que c’est quand on y connaît pas grand chose… ça c’est pour l’aspect esthétique. Mais comme vous le savez, l’esthétique a toujours eu son importance au jardin, parce qu’elle reflète l’idée. (Je précise au passage que je n’ai strictement rien contre les buttes permaculturelles)
- On ne peut pas piétiner la zone de culture par accident, la détruire en marchant dessus par erreur ou en passant la tondeuse un peu trop vite.
- On ne travaille plus à 4 pattes au raz du sol
- Permet de gagner du temps sur l’entretien. Moins d’adventices présents, meilleure rétention d’eau, donc moins d’arrosages…
- Facile à entretenir. On empile au fur et à mesure les couches, on apporte un peu de terreau, du composte quand on en a, des feuilles, du paillage, etc
- On conserve presque tous les avantages du sol vivant : fertilité, recyclage…
- En cas de sol trop argileux, trop humide, les cultures sont à l’abri de l’eau stagnante (et c’est un argument bien solide)
- La composition du bac est indépendante du sol du jardin… tout en entretenant des relations avec ce dernier (via les vers de terre notamment). Il ne s’agit pas d’une isolation du milieu en présence, mais de ce que j’appellerais d’une zone de fertilité accélérée, faite sur mesures pour nos cultures
Les inconvénients :
- Demande un investissement financier potentiellement non négligeable pour qui n’a pas déjà les matériaux à disposition
- Demande du temps et un tout petit peu de compétences de bricoleur pour sa réalisation. En fait c’est la partie bricolage/assemblage qui va vous demander le plus d’efforts
- Convient a priori davantage aux particuliers qu’aux professionnels. Même si vous obtenez d’excellent résultats et une productivité élevée, la mise en place et l’entretien demande une mise en place pas toujours compatible avec la production massive
Le prix : à combien revient la fabrication d’un bac ?
Contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, construire un bac de culture vous demandera un minimum d’investissement. Eh bein oui, tout n’est pas gratuit ou presque ! Il faudra bien trouver de bonnes planches (de charpentes par exemple), des vis, des équerres, des outils, du terreau, du paillage… et vous n’aurez probablement de base, pas en votre possession en totalité.
Concrètement, le coût de fabrication peut aller de 0 à une centaine d’euros, suivant la qualité que vous recherchez et les matériaux dont vous disposez déjà. Certains ont déjà tout dans la grange, mais à l’opposée, d’autres auront tout à acheter (ou à troquer).
Ma recherche de l’optimisation… quelles dimensions optimales ?
Je suis en quête de la divine proportion : quelle sont les proportions les plus ergonomiques à l’entretien, d’arrosage, les plus efficaces en terme de qualité de cultures ? Quelle est la situation la plus optimale ? Déjà, plusieurs idées me viennent spontanément en tête :
- un bac long mais pas assez large aura tendance à se déshydrater plus rapidement, surtout s’il est exposé plein sud, car sa surface de contact face au soleil est élevée
- un bac trop haut ( +50 cm de hauteur) n’est pas forcément utile pour les plantes, surtout pour celles dont le système racinaire n’est pas très profond (fraisiers en particulier…)
- un bac carré me semble intuitivement le juste compromis : faces égales, le centre du carré sera moins sujet au dessèchement. D’autres propriétés entre en jeux naturellement. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si le carré potager représentait la norme à l’Époque Médiévale (le Moyen-Âge pour les incultes). Cependant, d’un point de vue ergonomique, il sera un peu plus compliqué d’y intervenir. La solution pourrait être de travailler autant que possible aux angles, à califourchon.
- prévoyez au minimum 1 m², sinon cela ne sert pas à grand chose, voire pourrait se retourner contre vous 🙁
Mon mode de fonctionnement : au feeling !
Je ne mesure pas finement l’épaisseur des couches, tout est à la louche, et la nature s’en accommode fort bien 😉
Planifier le projet
Alors oui je sais, on parle beaucoup de projets à notre époque mais… ce n’est pas si futile que cela peut en avoir l’air ! Effectivement, de nombreuses choses dans la vie demandent du temps, de l’investissement… et de l’organisation. Car elles doivent se gérer dans la durée. Ici, nous n’allons pas disserter de la vie, mais juste d’un simple carré potager ! Pas la peine de s’inquiéter 😉
Un petit travail pour vous 🙂
Ce que je vais vous demander, c’est simplement de réaliser un plan de cultures absolument rudimentaire, c’est à dire de préciser sur un bout de papier ce que vous souhaiteriez installer sur votre carré/rectangle potager.
- Quelles sont les plantes que vous adorez que vous aimeriez par dessus tout voir pousser ?
- Quelles sont les plantes qui à vos yeux sont moins importantes ?
- Quelle surface de culture disposez-vous ?
- Balcon d’appartement ou jardin ?
Définir l’usage
Déjà, avant de commencer quoi que ce soit… il faut définir l’utilité de votre bac en permaculture !
- Qu’allez-vous mettre dedans ? Quelles plantes ?
- Annuelles ou vivaces ? Les deux ?
- Souhaitez-vous produire des légumes ?
- Des plantes médicinales ?
- Quelle températures fait-il en été ? En hiver ? La chaleur ou le gel peuvent-ils tuer vos plantes ? Vérifiez tout cela 😉
- Habitez-vous en appartement avec balcon ou en maison/pavillon ? Avec quelle exposition au soleil ?
Bac reposant au jardin ou sur la terrasse ?
En fait la question reformulée sera plutôt : votre bac reposera-t’il à même le sol du jardin ou n’aura-t-il aucun contact avec la terre ? (sur une terrasse, un balcon, dans la rue, sur un toit d’immeuble…). Cela change pas mal de chose en fait.
Dessèchement
Alimentation en eau
Qualité des matériaux & des ingrédients
Si l’envie vous prend de découvrir à quoi ressemblait mon jardin en pots sur une terrasse d’immeuble, dans des conditions vraiment pas faciles (venteux, sol chauffant à mort en été…), je vous invite à lire mon témoignage-expérience sur un jardin urbain pas comme les autres…
Comment j’ai réalisé mon bac
Dans la réalisation il y a deux parties distinctes :
- la réalisation du bac : découpage, assemblage, ajustements… on est sur la partie strictement mécanique
- remplissage du bac : on apporte la vie
- mise en place des cultures suivant les associations favorables (guildes)
Définir un emplacement
Alors… pour définir un emplacement… ce n’est pas bien compliqué. En fonction de ce que vous comptez planter, vous choisirez un emplacement plutôt en plein soleil ou plutôt à la mi-ombre (c’est-à-dire exposé au soleil une partie de la journée mais pas tout le temps, à l’abri des arbres quelques heures).
Regroupez vos plantes par affinités avec le soleil : les plantes de mi-ombre entre elles (fraises, persil, oseille pourpre…) dans un bac, plantes adorant le soleil dans un autre (thym, romarin, laurier sauce, hélichryse…) . N’hésitez pas à construire plusieurs bac, afin d’organiser les meilleures associations possibles.
Définir un niveau de qualité
Le niveau de qualité de fabrication de votre bac reflète le cahier des charges.
- Combien de temps souhaitez-vous utiliser ce bac ?
- Quel prix êtes-vous prêt à mettre pour quelque chose de durable ?
- Le bac est-il un one shot de un an ou deux ans pour essayer, ou un investissement sur la durée ?
- Souhaitez-vous nourrir sérieusement votre famille ou s’agit-il d’un test ?
Facultatif mais esthétiquement & fonctionnellement agréable : mettre à niveau le bac
Alors là il s’agit avant tout d’une question d’esthétique. Je n’ai jamais renié l’esthétique dans la conception au sens large d’un jardin. Le fait est que concrètement, tous les terrains ne sont pas parfaitement droits, certaines sont même relativement penchés ! Il peut être esthétique d’utiliser un niveau afin de vérifier si le bac est posé parfaitement à l’horizontale.
Si ce n’est pas le cas, il vous est possible de le réajuster son inclinaison sans grandes peines en traçant des sillons de quelques centimètres dans la terre ou le gazon. Utilisez des guides comme des ficelles tendues vous aidera à vous en sortir facilement. Creuses avec une pioche, extrayez la terre des bons côtés et réajustez plusieurs fois jusqu’à la rectitude. Votre bac aura bien plus de gueule quand il est droit que penché ! 😀
L’autre avantage est d’éviter le ruissellement, rendant les pluies ainsi que l’arrosage irrégulier, les plantes en amont recevant moins d’eau qu’en aval, et cela même avec un paillage épais qui de base réduit ce phénomène. Mais s’il pleut beaucoup d’un coup lors d’un orage… l’eau finira forcément par circuler dans le sens de la pente 🙁
Disposer des branches au fond du bac
Les branches et petites bûches fendues finement serviront à emmagasiner de l’eau ainsi qu’à nourrir le sol, ainsi que les plantes qui y puiseront des ressources avec leurs racines. Mieux vaut choisir des morceaux pas trop frais, car ils ne joueront pas bien leur rôle d’éponge dès le départ. De vieilles branches qui trainent depuis des mois voire des années au sol dans les bois joueront parfaitement leur rôle 😉 C’est pour ma part ce que j’ai choisi ! En plus elles seront plus faciles à manœuvrer car plus légères, ainsi qu’à briser en deux si besoin.
Vous pouvez soit les poser directement au fond si votre bac fait 40 cm de haut comme le mien, soit creuser un petit peu la terre du jardin pour y allonger le bois.
Attention dans notre cas, à ne pas prendre de trop grosses branches car elles mettront un certain temps à se décomposer, pouvant excéder la durée de vie du bac. Cependant, vous pouvez parfaitement intégrer de gros morceaux, et même des bûches, à la condition que leur niveau de décomposition soit suffisamment avancé (cela s’effrite tout seul en tapant dessus). Prenez des morceaux déjà assez âgés si possible.
À noter que plus une branche ou du bois en général est frais, plus son rapport C/N, c’est à dire la quantité de carbone apportée / la quantité d’azote apportée sera élevé. En gros : avec le temps les branches ou les troncs coupés vont perdre progressivement leur azote. Ceci fait qu’avec du vieux bois nous ajoutons des matériaux manquant d’azote, ce qui peut avoir des conséquences en terme de chimie. Je ne maîtrise encore pas bien cet aspect… vous pouvez le creuser ou le passer pour le moment, cela n’aura pas une grande importance dans l’immédiat pour votre bac de culture.
Pour être très sincère avec vous, cette étape est loin d’être obligatoire, même facultative en réalité. Si vous n’avez pas de branches à disposition près de chez vous, oubliez, ce n’est pas bien grave…. il n’est pas forcément évident de justifier l’usage de branches épaisses et ce n’est pas le plus important ! Pour information, certains ingénieurs agronomes comme Didier Helmsteter dans son livre le potager du paresseux, remettent totalement en question le fait de disposer des bûches sous une planche de culture.
Compléter avec des branchages
Les petites branches vont permettre de “meubler” et de niveler le fond. Vous pouvez en disposer une quantité plus ou moins importante, cela dépend de votre ressenti… personnellement, j’ai expérimenté des quantités différentes sur mes 3 bacs, le dernier étant celui qui en a reçu le plus. Sur ce dernier, j’ai utilisé les branches mortes des arbres du jardin, ainsi que des tiges mortes de tout un tas de plantes de l’année passée. Un joli méli-mélo ! 🙂
Je vous recommande de tasser et d’écrabouiller (de mon point de vue) la couche de branches en marchant carrément dans le bac, afin de réduire au maximum l’espace vide au fond ! Crach, crouchh, cric ! Pourquoi ? Afin de permettre un contact suffisant avec le sol, mais aussi de ne pas sur-drainer le bac (ce qui demanderait d’arroser davantage). Mais la raison la plus importante est la suivante : tout ce que l’on va entasser dans le bac va rapidement se réduire en volume au fur et à mesure de la décomposition… ce qui vous donnera un niveau de contenu de terre sacrément diminué au fil des mois. Dommage !
Laissez-moi vous dire que la seule période printanière / estivale peut voir le niveau du bac baisser de 5 ou 10 cm, rien que ça !! Bien sûr, nous le verrons plus loin, il faudra régulièrement garnir le bac en apportant de la matière organique au fur et à mesure pour contre-balancer ce phénomène naturel d’affaissement.
En résumé : faites comme vous le sentez concernant l’épaisseur de la couche de branchages. Si vous n’avez pas beaucoup de hauteur de bac, n’insistez pas trop, sinon vous n’aurez pas de place pour le reste. Sur le dernier bac, j’ai vraiment mis le paquet parce que j’avais envie d’essayer. Tout cela se fera manger assez vite.
Apporter un matelas de tonte
Prochaine étape importante : verser de la tonte. Elle a pour particularité d’apporter de l’azote, mais contrairement à ce que beaucoup s’imaginent, ce n’est pas aussi dingue que cela y parait. Personnellement, pour être très franc avec vous, je conçois surtout la tonte comme un moyen d’ajouter moins de terreau (et de dépenser l’argent qui va avec). L’espace que vous remplissez avec de la tonte, c’est cela de moins à remplir… jusqu’à ce qu’elle se réduise et se fasse manger très rapidement par la vie du sol ! La tonte se décompose spontanément et cela se voit en seulement quelques jours, avec un changement de couleur, tendant vers le gris/blanc sous l’effet certainement des champignons.
J’ai choisi pour mon 3ème bac de tasser une grosse épaisseur de tonte en piétinant même dans le bac, histoire de volontairement limiter l’affaissement ultérieur. Vous n’êtes pas obligés d’en faire autant, et peut-être que mon idée est juste mauvaise en réalité !? Je ne sais pas, c’est un essai !
Une couverture de feuilles mortes
Vous pouvez apporter des feuilles mortes si vous en avez sur place. Ceci apportera un peu de vie supplémentaire (champignon, etc). Il y a aussi l’option d’aller en ramasser raisonnablement dans la forêt. Personnellement je n’en avais plus beaucoup à disposition en cette période printanière, la couche n’est pas épaisse mais c’est toujours ça de pris. L’automne venant, vous pourrez en obtenir beaucoup ! L’intérêt de tout cela n’est rien d’autre que d’apporter de la vie au sol, des champignons invisibles et des micro-organismes qui génèrent un sol vivant !
Ajouter du compost
Au delà des nutriments, le composte a pour utilité fondamentale d’ensemencer la vie du sol. Arrangez-vous pour ramener des verres de terre de compost (les lombrics) et/ou leurs œufs car ce sont eux qui vont littéralement fabriquer un sol vivant.
Attention au composte trop frais, c’est à dire n’ayant pas terminé sa maturation, car il a tendance à brûler les racines des plantes ! Normalement au bout d’un an, on a quelque chose de correct et utilisable sans risques. Un bon compost ne pue pas et n’a pas d’odeur forte de pourriture ou de caca, sinon passez votre chemin, vous l’avez simplement raté ! (je ne vous expliquerai pas ici comment faire votre composte, mais vous pouvez regarder cette vidéo sur le sujet)
Disposez une couche d’à peine quelques centimètres. Une alternative est de simplement mélanger le compost à votre terreau, mais dans ce cas attention aux plantes n’appréciant pas les terres trop riches. Dans la nature, les nutriments auront toujours tendance à descendre en profondeur avec les pluie. Normalement on devrait donc placer le compost en haut, vers la surface, mais… le but de notre bac est de durer longtemps, pour moi il est donc (selon moi, c’est ma façon de voir les choses) important de le charger au maximum à chaque couche, tout en sécurisant les plantes. C’est une affaire de compromis. Rassurez-vous, les vers de terre se chargeront de mélanger progressivement toutes nos couches, il sont là pour ça 😉
Disposer le premier substrat de culture : le terreau
Alors personnellement j’ai tendance à être plus ou moins déçu de la plupart des terreaux vendus dans le commerce ! On y trouve très souvent de nombreux morceaux de bois, des branchage non décomposés, une odeur de fumier un peu trop olfactive, tout simplement parce que la logique du profit prime sur la qualité : on veut aller trop vite. Et accessoirement on n’est pas regardant sur les ingrédients du compost…
Au départ j’étais comme la plupart des jardiniers, je ne savais pas lire une étiquette de terreau. Maintenant ça va mieux mais je compte un peu sur la chance. Alors on fait avec ce qu’on trouve. On prend quelque chose qui tient la route en sachant qu’un choix non optimal du terreau n’est aucunement rédhibitoire dans la réussite de notre aventure. Nous allons rajouter constamment de quoi nourrir le sol : feuilles mortes, paillage, tonte, etc, ce qui rééquilibrera les choses.
70L, c’est la quantité de terreau que j’ai utilisé, avec un sac de 50L et un autre de 20L.
Économiser le terreau, la juste quantité
Le terreau est un intrant qui malheureusement coûte cher, et vous n’avez en réalité pas beaucoup d’intérêt à remplir à moitié le bac en terreau. Tout cela va vous coûter un pognon de dingue, et la nature, elle s’en fou. Une couche de 10-15 cm conviendra parfaitement pour la plupart des cultures. Je rappelle qu’en dessous nous avons encore une couche de composte. Voici une excellente astuce de radin : en garnissant généreusement le fond du bac avec de grosses & petites branches, vous occupez de la place. Vous aurez donc moins besoin d’ajouter de terreau.
Finaliser avec une couche isolante : le paillage
Je viens de disposer une première couche de paillage qui durera toute l’année. Pourquoi la première ? 🙂 Car tout paillage finit par se faire manger par la vie du sol ! Même les choses les plus résistantes comme les écorces… que je vous ne recommande pas car leur décomposition lente est moins avantageuse pour un potager productif.
Évolution et entretien du bac au fil des mois (et années)
Un bac en permaculture est quelque chose de vivant. Il va naturellement évoluer au fil des années et se doit d’être un minimum durable. On peut compter dessus pour 3, 4, 5 ans et parfois davantage, suivant la situation, le type de sol sur lequel il repose, la nature du bois et la qualité de fabrication que vous lui accorderez. Sa durée de fonctionnement va concrètement être limitée par la tenue du bois qui le structure. Lorsqu’il est pourri ou cède à cause du gel, il faut penser à des réparations, ou même le changer, ce qui revient à sortir toute la terre pour la réutiliser ailleurs (et potentiellement pour d’autre bac bien entendu 😉
Maintenir un sol vivant
Entretenir un sol vivant signifie maintenir la microbiologie qui constitue la vie du sol. Les vers de terre ne sont pas les seuls à travailler ! Et tout ce petit monde ne peut pas vivre sans eau… En période estivale, le jardin a de plus en plus tendance à s’assécher en été, et même au printemps désormais…
Paradoxalement, du fait des températures, l’été constitue la période la plus propice à la vie du sol ! Afin de permettre ou même simplement maintenir cette activité, il vous faudra… arroser ! Surtout, surtout, surtout, maintenir régulièrement une humidité dans votre butte ou bac de culture est essentiel, non seulement pour bien produire, mais pour assurer l’aspect vivant et donc la qualité du sol.
🐈 Repousser les chats 🐈
Nos amis les chats ont entre autres, un grand défaut : ils adorent profiter d’une terre meuble, délicate et fraîchement installée pour… se soulager. En nous laissant un cadeau odorant pas vraiment le bienvenu. Mais le pire, c’est leur capacité à envoyer valser le terreau et les semis, ce qui est ô combien plus ennuyeux. Des radis, des carottes un peu partout et mélangées… c’est la faute à minet ! Il arrive aussi que les chats apprécient certaines odeurs, comme celle du népéta, se roulant au sol (sur vos plantes) de plaisir. Ou plus simplement choisissent d’y faire la sieste…
Un bac de culture étant légèrement surélevé, 40cm dans mon cas, il constitue un merveilleux point d’observation. Certains pourraient même y faire des trous (oui oui on me l’a déjà fait!!) pour se réchauffer la nuit. Une butte restera toujours un peu plus chaude si son activité organique est avérée, les animaux y sont sensibles.
Heureusement, il existe des solutions naturelles pour se prémunir de leur instinct de crotteurs en herbe (ou plutôt en terreau). J’ai opté pour un voile de forçage enduit d’huile essentielle de citronnelle. Celle-ci contient entre autres du géraniol, une substance dont ils détestent l’odeur. Attention toutefois, la citronnelle a un effet insecticide. Il conviendra donc de ne pas la pulvériser n’importe où n’importe comment ! Les insectes au jardin sont nos amis ! Ces substances ne sont pas sélectives et des espèces utiles comme les coccinelles pourraient en faire les frais.
Apprenez-en davantage
Un dossier fort intéressant proposé chez Permaculture Design donne une idée des variations possibles de buttes ainsi que leurs contrindications. Car oui, les buttes ne sont pas forcément l’alpha et l’oméga…
Le livre La permaculture pour tous, vivre et cultiver son jardin en harmonie avec la nature de Sepp & Margit Brunner constitue une bonne introduction à la permaculture. Ils parlent de nombreuses structurations du jardin en permaculture, les bacs sont brièvement évoqués. Une référence.
Enfin, je ne peux que vous recommander la lecture de l’ouvrage le potager du paresseux, de Didier Helmsteter. Vous comprendrez en détails pourquoi il faut arrêter de labourer ses zones de cultures, et pailler, pailler, pailler !!