Tutoriel : entretenir son diffuseur d’huiles essentielles

Tutoriel : entretenir son diffuseur d’huiles essentielles

26 novembre 2020 0 Par jo'

Si vous utilisez un diffuseur d’huiles essentielles par nébulisation, vous avez probablement remarqué comme ce genre d’appareil s’encrasse rapidement. Au début on ne sait pas trop comment s’y prendre pour le nettoyer… mais heureusement en fait, c’est relativement simple !

Récemment j’ai (encore) nettoyé mon diffuseur. Il brille et fonctionne de nouveau à la perfection. Hé oui, prendre soin de son matériel, c’est d’une certaine façon, prendre soin de soi et se respecter. Un point d’importance avec ce genre de matériel recourant à un procédé particulier et très efficace : la nébulisation. Un procédé qui l’amène cependant à s’encrasser progressivement. Assez rapidement je trouve… mais cela n’enlève en rien à ses qualités 😉 Nous allons voir de près comment entretenir et nettoyer un diffuseur par nébulisation comme un pro !

Dans cet article, je parle du nettoyage des diffuseurs par nébulisation, pas des autres sortes, même s’il existe évidement quelques points communs. Je n’évoquerai pas non plus les bienfaits des huiles essentielles, car c’est un sujet très vaste qui ne tiendrait pas ici 😉

 

Le cas des diffuseurs par nébulisation

Vous ne savez pas quoi choisir ? Tant qu’à faire… un conseil d’achat !

Si vous ne savez pas quel modèle choisir parmi la pléthore d’appareils, autant ne pas perdre de temps. Je vous relate mon expérience avec mon diffuseur par nébulisation, un modèle de chez Florame que je trouve d’assez bonne qualité :

  • efficace !
  • vitesse réglable avec un bouton molette
  • relativement silencieux, même si il se met à vibrer à partir d’un certain débit de la pompe. En réajustant la verrerie dans son emplacement + avec quelque chose en dessous du diffuseur (papier mouchoir par exemple) il se calme et on ne l’entend plus beaucoup
  • encombrement raisonnable
  • un design un peu « chimiste » que je trouve sympa
  • facile et pratique à nettoyer en comparaison avec d’autres modèles !
  • fiable, ne m’a jamais lâché avec une utilisation soutenue
  • le transformateur branché sur le secteur ne chauffe pas ou très peu

 

mon diffuseur d'huiles essentielles Florame

Mon modèle de diffuseur d’huiles essentielles par nébulisation, de la marque Florame. Je vous le recommande pour son côté pratique.

Vous pouvez donc l’acheter les yeux fermés, en boutique bio par exemple. La nouvelle version dont je dispose comporte une pompe revue et améliorée, plus silencieuse parait-il. Voila, j’ai réussi à compacter un article de test sur quelques lignes 😉

La forme verticale de ce diffuseur le rend, à l’usage, pratique à nettoyer. Je vous recommande cette forme ou quelque chose d’équivalent, avec accès facile aux buses, pour être le plus tranquille possible lors des maintenances. Mais rien ne vous empêche de succomber au design bien plus sexy de certains modèles !

 

Particularités de fonctionnement

Le procédé des diffuseurs par nébulisation est assez simple : un premier tube amène de l’air sous pression, poussé par la pompe, dans la chambre en verre. Un deuxième tube, avec une ouverture à sa base, que j’appellerai tube de montée sans savoir si c’est son vrai nom, permet la montée des huiles essentielles par aspiration. Cet effet d’aspiration est provoqué par une dépression générée au sommet du tube de montée par l’air sous pression sortant du tube d’entrée d’air. Relisez bien. Vous comprenez ? 🙂

À l’endroit précis de la rencontre entre les ouvertures des 2 tubes, que l’on appelle buses, les huiles sont soufflées/pulvérisées/vaporisées à froid (avec très peu d’échauffement). Certaines gouttes entrent en suspension dans l’air et s’élèvent, d’autres se heurtent à la paroi du réservoir et redescendent tranquillement. Le cycle reprend jusqu’à épuisement des HE… ou presque ! (On en parle plus loin)

La pression étant plus élevée dans le réservoir en verre qu’à l’extérieur, elle s’évacue au moyen d’un petit trou au niveau du bouchon. Ceci permet en forçant une sortie sous pression, une diffusion rapide dans la pièce à vivre. On peut sentir un petit courant d’air en y mettant la joue. Voila, le fonctionnement est en fait assez simple mais redoutablement efficace !

 

Très efficace mais…

Il s’agit d’un diffuseur par nébulisation, c’est-à-dire que les huiles sont versées pures et vaporisées à froid et sans aucun risque de combustion (rappel : la combustion d’HE est très toxique!) Ce genre de diffuseur, c’est un peu la crème de la crème, de part leur efficacité. Mais ils comportent un gros « défaut » inhérent : ils s’encrassent vite si l’on s’en sert quotidiennement. Ça tombe bien, c’est précisément le sujet que nous allons aborder aujourd’hui.

 

Pourquoi nettoyer régulièrement son diffuseur ?

Les huiles essentielles sont des concentrés des différents principes actifs protégeant les plantes. Lorsque l’on diffuse régulièrement des huiles essentielles, les composants les plus légers sont logiquement ceux qui se vaporisent en premier. Reste les plus lourds, et peut-être plein de trucs inutiles aussi. Les différentes huiles sont plus ou moins qualitatives, il faut le savoir. Cela dépend du terroir, de la qualité d’extraction, etc. Ces éléments lourds auront du mal à être vaporisés, voire pas du tout et vont finir par tapisser le fond en formant une sorte de mélasse colorée, résultat du mélange de tout ce que vous avez pu mettre et qui stagne là pendant des semaines. Il est possible qu’un processus d’oxydation les dégrade, accélérant ce phénomène, mais je ne m’y connais pas suffisamment pour l’affirmer.

Avec le temps, cela va s’empirer. Au fur et à mesure que vous rajoutez des huiles, il y a de plus en plus de choses qui stagnent au fond du réservoir. La mélasse est de plus en plus dense, l’efficacité du diffuseur diminue et cela devient assez pénible. Le si peu que l’on ajoute a du mal à se diffuser dans la pièce et ne semble qu’alimenter le monstre qui grossit. La solution à ce stade n’est certainement pas de rajouter encore et encore des huiles… mais de nettoyer tout ça 🙂

 

Quels sont les signes d’un diffuseur à nettoyer ?

1. La perte d’efficacité

Le premier signe annonciateur qu’un bon décrassage est nécessaire est tout simplement la perte d’efficacité du diffuseur. Vous ajoutez quelques gouttes, ça a l’air de marcher mais… c’était mieux avant, bizarrement. On peut rajouter des huiles pour re-diluer tout ça évidement, mais la combine un peu facile a ses limites au bout de X répétitions. Au bout d’un moment, on finit par « gâcher » nos précieuses gouttes puisque l’on a tendance à en rajouter toujours plus… et surtout de trop. Cela ne sert absolument à rien d’inonder le réservoir, je dirai même que c’est contre-productif puisque le mélange à l’air libre va s’abîmer.

Si vous n’avez jamais nettoyé votre diffuseur, je ne pense pas que cela soit grave pour la santé. Quoique, peut-être que certaines molécules avec un seul de toxicité assez bas, pourraient se retrouver en forte concentration et nuire à la santé, qui sait… raison de plus pour faire le ménage !

 

2. Une mélasse tapisse le fond

Le deuxième signe assez visible est la formation progressive d’une sorte de mélasse au fond de la partie en verre. Elle ne sent pas mauvais bien sûr, mais elle est bien gênante car c’est elle qui empêche le bon fonctionnement. Il se caractérise de la manière suivante :

  • C’est assez dense et de plus en plus collant en consistance
  • La couleur tend de plus en plus vers le jaune, or, puis vers le brun. Cela peut dépendre des huiles que vous utilisez bien sûr (certaines ont de base une couleur marquée) mais chez moi c’est une constante
  • On observe que les huiles sont moins fluides lorsqu’on incline le diffuseur
  • Elles peuvent avoir du mal à monter, mais surtout, lorsqu’on penche le diffuseur, les huiles restent agglutinées à la base des buses, alors que normalement, elles sont aspirées immédiatement !

De quoi est faite cette mélasse ? Des restes de toutes les huiles essentielles que vous avez ajouté depuis le dernier décrassage… ou pour certains depuis que vous avez acheté / qu’on vous a offert votre diffuseur. Autant dire que si vous ne l’avez jamais fait, ça doit être bien crade… Cette mélasse se forme naturellement et progressivement, plus ou moins vite selon votre utilisation et les huiles que vous ajoutez. Il n’y a pas de raisons de s’inquiéter, il suffit simplement de nettoyer tout cela, c’est facile et on en parle justement en détails un peu plus loin.

 

Faut-il nettoyer souvent son diffuseur ?

Tout dépend de l’utilisation que vous en avez. Au moins une fois par mois dans tous les cas afin de préserver la qualité de fonctionnement. Les puristes le nettoient une fois par semaine. C’est à vous d’observer et de décider quand le moment opportun est venu.

 

De quoi a-t-on besoin pour décrasser ?

Concrètement on a besoin de dissoudre et emporter tous ces composés organiques. Il existe plusieurs solutions à utiliser pour y parvenir :

  • un mélange spécial à base de lavandin et un peu d’alcool, vendu en flacon en boutique bio. Un peu cher à l’achat mais c’est spécialement élaboré pour nettoyer les diffuseurs
  • on peut utiliser de l’alcool à brûler (mélange d’alcools). ça pue je trouve après dans la pièce et ça peut faire tourner la tête… Le mélange contient du méthanol qui est une substance toxique. Je ne le recommande pas, sauf si vous n’avez rien d’autre sous la main…
  • de l’alcool à 90°/95°. Sent moins fort, rapide et puissant. Et vraiment pas cher ! On en trouve facilement au supermarché du coin
  • du vinaigre blanc. Il a l’avantage en plus d’enlever les traces éventuelles de calcaire

Ces 4 solutions d’exemple sont efficaces, utilisez celles que vous préférez. Personnellement j’utilise de l’alcool à 90° et ça marche vraiment très bien. C’est cette solution que je vous propose, mais pour les autres, ce n’est pas très différent à l’usage. Il doit certainement exister d’autres solutions pour nettoyer, mais dans tous les cas, il vous faut un solvant afin d’extraire les huiles. Autant qu’il soit naturel.

 

Comment procéder au nettoyage ?

  • Installez-vous à l’évier
  • Évitez le contact prolongé des doigts avec l’alcool car il est irritant. Rincez-vous simplement les mains après, pas d’inquiétude
  • Versez un peu de votre solvant choisi précédemment au fond du réservoir, inutile de tout noyer, ce serait juste du gâchis. Remuez doucement et activez un peu le diffuseur pour lancer une circulation dans les buses. Vous pouvez au choix détacher la verrerie ou bien la laisser sur son socle
  • L’alcool dissout les huiles essentielles et cela se voit très rapidement : le mélange devient trouble avec des « petits morceaux » qui nagent dans la solution
  • N’oubliez-pas de nettoyer aussi les parois ainsi que le bouchon de fermeture à l’aide d’un chiffon imbibé. Faites très attention avec les buses en verre qui sont fines et fragiles, ce serait dommage de les casser par maladresse… personnellement, j’y touche le moins possible !
  • Attention à ne pas mettre d’alcool sur l’éventuel caoutchouc d’étanchéité du bouchon en verre. J’ai commis naïvement cette erreur ! Le caoutchouc s’est ramollit et l’étanchéité n’est plus très bien assurée. Je préfère vous prévenir !
  • Il est probable que vous deviez réaliser un deuxième passage pour bien fignoler le travail, voire même un troisième si besoin. La chambre en verre du diffuseur sera logiquement bien propre en fin de nettoyage, mais ce n’est pas grave du tout s’il reste des traces 😉
  • Vous pouvez éventuellement rincer à la fin avec un peu d’eau déminéralisée ou de l’eau du robinet sauf si cette dernière est trop calcaire bien sûr (le calcaire ça fait vraiment sale après). Cela évite que de l’alcool résiduel ne dissolve les futurs mélanges d’HE 😉 Même si à l’usage ça n’a pas l’air d’être trop grave !
  • Séchez l’eau restante avec un chiffon, délicatement pour ne pas endommager les buses
  • Sur mon modèle de diffuseur, je peux séparer et sortir facilement la verrerie de la partie pompe en bois. Je vous recommande de le faire aussi afin de faciliter la manipulation
  • Attention ce genre de verrerie est fragile, manipulez-là avec précaution !

Cette opération de routine prend 10 minutes maximum chez moi. Avec un peu de pratique vous y parviendrez aussi 🙂

 

Cas extrême : la buse de montée des huiles est totalement encrassée et figée !!

Vous vous demandez probablement pourquoi un tel titre ? C’est très simple : après mon déménagement de la région parisienne, le diffuseur est resté dans son carton d’origine et n’a pas servi pendant un an. Oui, mais il restait du liquide dedans. C’est con. Le résultat, c’est que les huiles se sont figées, littéralement solidifiées… y compris à l’intérieur de la buse de montée des huiles. Du coup, même allumé avec de l’air qui rentre bien, plus aucun liquide ne circulait !! Impossible de le refaire marcher correctement. On le jette ? Bien sûr que non !

En fait, ce n’est vraiment pas grave, fort heureusement. Dans un premier temps, laissez agir le solvant (alcool 90° ou le mélange à base de lavandin, pas d’alcool à brûler parce qu’après c’est juste invivable dans la pièce!) jusqu’à dissolution du fond, puis videz le réservoir. La buse de montée est logiquement l’élément retord qui va nous résister, puisque les fluides circulent par aspiration, mais que le tube est bouché…

Puis remettez du solvant, allumez simplement la pompe de l’appareil et laissez agir le temps qu’il faudra ! Le solvant va progressivement dissoudre de bas en haut la crasse dans la buse de montée des huiles et  enfin la dégager. Dans mon cas « extrême », la procédure m’a pris pratiquement une heure entière ! Ce n’est pas surprenant, c’est une question de chimie et de capillarité…

À noter que je ne sais pas quel est le plus efficace entre le mélange prêt à l’emploi à base de lavandin et l’alcool à 90° puisque je n’ai testé que ce dernier.

 

 Cas délicat : la buse est obstruée par une saleté !!

Alors là c’est embêtant :/ Ça m’est arrivé récemment, et je ne savais pas quoi faire… J’ai bien cru que là c’était fini, foutu, poubelle… Le diffuseur ne marchait pour ainsi dire plus, plus rien ne montait dans la buse ! En y regardant de plus près, quelque chose obstruait la buse des huiles à son embouchure, là où elle est la plus fine (0,1 mm peut-être). Difficile de savoir de quoi il s’agissait… alors soit :

  • une accumulation de calcaire (mais dans mon cas le vinaigre blanc n’a pas marché)
  • des fibres issues d’un papier essuie-tout sont venues se coincer
  • les huiles n’étant pas toujours très pures, il y avait peut-être des impuretés présentes
  • des processus de précipitations/solidifications que je ne connais pas sont à l’œuvre…

La solution manuelle

Mais une solution a été trouvée, issue d’une technologie de pointe depuis plus de 30 ans. Cette solution, je vous la révèle en exclusivité. La voici : un simple fil de fer enrubanné de plastique, que l’on utilise couramment au jardin !

  • Dénudez-le sur quelques centimètres, correspondant à ce que vous avez besoin d’enfoncer
  • Démarrez le diffuseur
  • Tâtonnez le temps qu’il faudra jusqu’à réussir à enfoncer le fil de fer. Si cela ne rentre pas, essayer un fil plus fin.
  • Poussez au maximum les déchets
  • Réalisez délicatement quelques mouvements verticaux de va-et-vient, la saleté devrait s’en aller ! 😉

Je ne sais à ce jour pas ce dont il s’agissait… mais si vous êtes dans le même cas un jour, j’espère que vous lirez cette solution et qu’elle sauvera votre diffuseur ! Je sais que certains diffuseurs sont d’accès beaucoup plus difficile (je ne les recommande pas d’ailleurs côté l’entretien, aie, aie, aie !) Dans ce cas, il vous faudra bricoler une solution avec une « perche » en métal, au bout de laquelle vous disposerez votre fil de fer coudé. Bonne chance 🙂

 

Et question écologie…?

J’aurai très bien pu ne pas en parler mais je vais le faire quand-même. Que deviennent les huiles essentielles emportées par l’alcool ? Elles vont passez dans les canalisation, les égouts, le centre d’épuration et… et je ne pense pas que de tels composés organiques puissent être traités en fait. C’est-à-dire qu’elles vont se retrouver évacuées dans l’environnement, dans les rivières.

Le problème, c’est que certaines huiles essentielles sont toxiques pour les écosystèmes aquatiques. Pas terrible ! Du coup que faire ? Je pense que quand on souhaite bien faire les choses proprement et à fond, on peut se trouver une bouteille en verre ou un contenant spécial pour les déchets chimiques, que l’on remettra à la déchèterie en leur expliquant le contenu. Personnellement, je ne le fais pas…

 

Rappel d’utilisation : bien aérer son logis

Je pense que vous le savez probablement déjà : il est important d’aérer son appartement ou sa maison tous les jours, été comme hiver, en particulier les chambres où nous passons une bonne partie du temps. Et ce pour des raisons d’hygiène : renouveler l’air, limiter la prolifération des acariens, des microbes, évacuer la fumée, les polluants internes de la maison, etc…

Lorsque nous utilisons des huiles essentielles, plusieurs centaines de molécules, même si elles sont naturelles, se retrouvent en suspension dans l’atmosphère. Une exposition prolongée peut avoir des effets indésirables sur la santé. Au fil du temps elles se dégradent et peut-être que certains éléments pourraient s’avérer nocifs.

C’est pourquoi veillez à bien aérer chaque jour les pièces ou vous diffusez des huiles essentielles. Faites également attention à nos amis les animaux : les chats et chiens sont sensibles et certaines huiles utilisées même en diffusion peuvent leur faire du mal, renseignez-vous bien là-dessus !

 

Conclusion

Voila, j’espère que tout est clair désormais pour nettoyer à fond votre diffuseur par nébulisation ! Il s’agit en fait d’une opération assez simple ! Cela prendra un peu plus de temps pour le débutant, mais on prend très vite le coup de main 🙂 Moins de 10 minutes pour les habitués avec mon superbe modèle que je vous recommande chaudement.

Comment ça se passe avec votre diffuseur ? N’hésitez pas à me partager vos expériences 🙂